Publié le : 15/05/2021 – 14:06
Au dernier jour de la période d’enregistrement des candidatures pour la présidentielle iranienne de juin les deux futures principales têtes d’affiche, le conservateur modéré Ali Larijani et l’ultraconservateur Ebrahim Raïssi, se sont lancés officiellement samedi dans la bataille.
Ils ont attendu le dernier moment. Au dernier jour de la période d’enregistrement des candidats en Iran, samedi 15 mai, le conservateur modéré Ali Larijani et l’ultraconservateur Ebrahim Raïssi, ont annoncé leurs candidatures à la présidentielle iranienne du 18 juin, qui semble désormais bien partie pour se réduire à un duel entre eux.
L’ancien président du Parlement iranien Ali Larijani, aujourd’hui conseiller du guide suprême Ali Khamenei, est entré en lice en se rendant en début de matinée au ministère de l’Intérieur pour déposer son dossier.
Quant à l’ultraconservateur religieux Ebrahim Raïssi, chef de l’Autorité judiciaire depuis mars 2019, il a annoncé la sienne dans un communiqué avant de se présenter au ministère à la mi-journée.
Compte tenu de leur proximité avec l’ayatollah Khamenei, la validation de la candidature des deux hommes par le Conseil des Gardiens, organe non élu chargé de dire qui peut concourir à l’élection, ne fait aucun doute.
À l’inverse, la presse iranienne estime que l’ex-président Mahmoud Ahmadinehjad, ultraconservateur et populiste, devrait être disqualifié, comme en 2017, et que la plupart des candidats réformateurs ne devraient pas passer la barre des Gardiens.
Les autres candidats qui pourraient être autorisés à se présenter ne semblent pas en mesure, à l’heure actuelle, de pouvoir leur faire de l’ombre et plusieurs pourraient même se rallier à l’un ou l’autre.
Désenchantement de la population
Après l’abstention record (plus de 57 %) aux législatives de février 2020 ayant entraîné un raz-de-marée conservateur et ultraconservateur au Parlement, le guide suprême a appelé ces derniers mois à une participation massive pour l’élection présidentielle.
Et les candidatures des deux hommes, qui ont tous deux déjà participé à une présidentielle (Ali Larijani en 2005, Ebrahim Raïssi, en 2017) pourraient bien mobiliser l’électorat.
La grande inconnue reste le degré de désenchantement de la population alors qu’Hassan Rohani apparaît largement discrédité au sein de l’opinion, sa grande réalisation, l’accord sur le nucléaire conclu entre la République islamique et la communauté internationale en 2015, menace de voler en éclats depuis que les États-Unis s’en sont retirés en 2018.
Face à Ebrahim Raïssi, qui peut compter sur une solide base (il avait obtenu plus de 38 % des voix au premier tour en 2017), Ali Larijani devra donc convaincre les déçus de l’administration Rohani.
« La principale question, c’est l’économie »
Alors que la survie de l’accord de Vienne se joue dans des négociations entamées en avril entre Iraniens, Européens, Occidentaux, Russes et Chinois, la crise économique et sociale, elle, se fait toujours sentir dans le pays.
« La principale question, c’est l’économie », a déclaré Ali Larijani samedi, en prenant ses distances avec le président Rohani, qu’il soutenait pourtant lorsqu’il était à la tête du Parlement de 2008 à 2020.
Partisan de l’accord de Vienne, le candidat a ajouté que « la politique étrangère du pays [devait] viser à faciliter les relations extérieures pour le développement économique du pays ».
Face à lui, Ebrahim Raïssi a déclaré dans son communiqué que la « lutte incessante contre la pauvreté et la corruption, les humiliations et les discriminations », thèmes qu’il avait déjà mis en avant en 2017, seraient au cœur de son action s’il est élu.
Avec AFP
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