Le gouvernement fédéral américain a approuvé, mardi 11 mai, la construction d’un champ d’éoliennes en mer dans l’Atlantique, au large de l’île très cossue de Nantucket, (Massachusetts) : 84 turbines susceptibles de générer 800 mégawatts – une capacité proche de celle d’un réacteur nucléaire – et d’alimenter en électricité 400 000 ménages. Le projet Vineyard Wind doit entrer en fonction en 2023. Il avait été retardé par l’administration Trump, qui souhaitait examiner les nuisances infligées aux baleines et à la pêche commerciale. Un précédent programme avait échoué sous la pression des riverains et il en va de même au large de Long Island, près de New York, où les dossiers progressent lentement, en raison de l’opposition des habitants.
L’enjeu est capital si les Etats-Unis veulent réussir leur transition énergétique. L’administration Biden entend développer 30 gigawatts d’énergie éolienne en mer d’ici à 2030. Cette bascule est l’un des meilleurs moyens d’alimenter les mégalopoles urbaines de la Côte est, alors que la centrale nucléaire historique d’Indian Point, qui alimentait New York, a été définitivement débranchée début mai. Désormais, c’est le gaz qui produit plus de 90 % de l’électricité de la ville.
Le gouvernement s’est donné pour objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2035 dans la production d’électricité, ce qui implique la poursuite de la fermeture des centrales à charbon et le développement des énergies renouvelables. Sur ce point, les Etats-Unis ont fait d’énormes progrès en dix ans, grâce à l’envolée du solaire et de l’éolien. En incluant l’hydraulique, un cinquième de l’énergie est « verte », part qui double si l’on ajoute le nucléaire. L’ennui des énergies propres, c’est qu’elles sont intermittentes, éloignées de centres de consommation et que leur connexion au réseau entraîne des vulnérabilités.
Besoin de sécurité énergétique
Les champs éoliens et solaires se trouvent dans les grandes plaines – au Texas, en Oklahoma, dans le Kansas et l’Iowa –, tandis qu’en Californie l’éolien est développé mais ne représente que 8 % de l’électricité consommée. La multiplicité des acteurs induite par le recours aux énergies renouvelables rend compliquée la gestion des réseaux. La vague de froid sans précédent qui a frappé le Texas en février l’a rappelé. Par un extraordinaire concours de circonstances, toutes les sources d’électricité se sont retrouvées défaillantes : éoliennes gelées, piles de stockage de l’énergie électrique vidées prématurément, réserves de charbon transformées en béton, circuits de refroidissement d’une centrale nucléaire gelés.
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