Lors du sommet sur le climat de Washington, les 22 et 23 avril, John Kerry, l’envoyé spécial du président Joe Biden, avait ainsi résumé la philosophie des Etats-Unis : « On ne demande à personne de faire un sacrifice, c’est une chance. » M. Kerry avait salué le basculement énergétique de la planète – « Le marché le plus grand au monde s’ouvre devant nos yeux » –, y voyant une occasion de créer « des millions de bons emplois bien payés ».
Le plan climatique de M. Biden comporte certes des régulations et quelques contraintes, mais il s’agit avant tout d’un gigantesque programme de dépenses publiques dans les infrastructures de 2 200 milliards de dollars (un peu plus de 1 800 milliards d’euros) sur environ dix ans. Il n’inclut aucune taxe punitive sur l’énergie et le carbone. Au contraire, il multiplie les propositions de subventions, ce qui lui vaut les applaudissements des secteurs concernés.
Avec une réserve, toutefois : son volet financement provoque l’ire des entreprises. Le locataire de la Maison Blanche prévoit en effet une hausse du taux de l’impôt sur les sociétés, de 21 % à 28 %. Les entreprises sont soutenues par les républicains, qui ne veulent pas en entendre parler. Les négociations se poursuivent ; les jeux sont ouverts. M. Biden peut passer en force, à condition de rallier l’intégralité des cinquante élus démocrates au Sénat. Il n’est pas exclu non plus de séparer le volet dépenses du volet recettes.
En attendant, chacun – entreprises comme élus – veut avoir sa part du gâteau dans le cadre de ce plan, mélange de dépenses sociales, climatiques et d’infrastructures. « Mon téléphone explose », déclarait en avril Pete Buttigieg, le secrétaire aux transports, dans un entretien au New York Times. Presque tous les élus du Congrès « peuvent désigner une route, un pont ou un aéroport » dans leur district s’il a un besoin urgent de réparations.
Nouvelles normes d’efficacité énergétique
Dans l’automobile, M. Biden entend consacrer 174 milliards de dollars au véhicule électrique – à titre de comparaison, le total du bilan de Tesla, leader écrasant du secteur, s’élève à 50 milliards de dollars. Il prévoit de faire basculer le parc fédéral, d’offrir des crédits d’impôt aux acheteurs de véhicules électriques et, surtout, d’installer sur le territoire national 500 000 bornes de chargement. Sans garantie sur ce point, les consommateurs répugnent à sauter le pas. Les industriels, eux, sont ravis, notamment General Motors (GM), qui met les bouchées doubles pour combler son retard.
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