Journée de manifestation à travers le monde. À l’appel de diverses organisations, des rassemblements de soutien au peuple palestinien ont été organisés dans plusieurs pays, rassemblant des milliers de personnes. Paris, Londres, Madrid, Berlin, Tunis, Bagdad… Les manifestants mobilisés ont défilé, notamment pour interpeller leurs gouvernements respectifs.
De Londres à Madrid en passant par plusieurs villes françaises et tunisiennes, les manifestations en soutien au peuple palestinien se sont multipliées, samedi 15 mai.
À Paris, les soutiens aux Palestiniens se sont rassemblés à Paris malgré l’interdiction et ont immédiatement été dispersés par les forces de l’ordre, tandis que plusieurs autres rassemblements, autorisés, ont lieu à travers la France, réunissant plusieurs milliers de personnes, notamment à Strasbourg.
Dans la capitale britannique, des milliers de personnes ont appelé le gouvernement britannique à intervenir pour faire cesser l’opération militaire israélienne.
Les manifestants se sont rassemblés à la mi-journée à Marble Arch, à côté de Hyde Park, d’où ils se sont dirigés vers l’ambassade d’Israël, de l’autre côté du parc, brandissant des drapeaux palestiniens et des pancartes demandant de « libérer » les territoires palestiniens.
« Le gouvernement britannique est complice de ces actes »
« Il est essentiel que le gouvernement britannique prenne des mesures immédiates », ont déclaré les organisateurs, parmi lesquels la coalition Stop the War, l’association musulmane du Royaume-Uni, l’organisation Palestine Solidarity Campaign et la Campagne pour le désarmement nucléaire.
« Il ne doit plus permettre que les violences brutales contre le peuple palestinien et son oppression par Israël restent impunies », ont-ils ajouté, dénonçant les frappes ayant tué des civils à Gaza comme des « crimes de guerre ».
« Le gouvernement britannique est complice de ces actes aussi longtemps qu’il offrira un soutien militaire, diplomatique et financier à Israël », ont aussi estimé les organisateurs.
« Demander à l’Espagne de ne pas collaborer avec Israël »
À Madrid, environ 2 500 personnes ont défilé dans le calme, selon la police nationale. « Le silence des uns est la souffrance des autres », « Jérusalem capitale éternelle de Palestine », pouvait-on lire sur les banderoles et pancartes brandies par les manifestants, parmi lesquels un grand nombre de jeunes femmes.
« Ce n’est pas une guerre, c’est un génocide ! », ont scandé les manifestants espagnols en remontant de la gare d’Atocha à la place de Sol. Beaucoup de jeunes étaient enveloppés dans des drapeaux palestiniens.
« Ils sont en train de nous massacrer. Nous sommes dans une situation dans laquelle la Naqba (la « catastrophe » en arabe) se poursuit en plein XXIe siècle », a déclaré à l’AFP Amira Cheikh-Ali, 37 ans, fille de réfugiés palestiniens, faisant référence au terme utilisé pour désigner l’exode des Palestiniens après la création de l’État d’Israël en mai 1948.
« Nous voulons demander à l’Espagne et aux autorités européennes de ne pas collaborer avec Israël, car elles collaborent par leur silence » sur les violences en cours au Proche-Orient, a expliqué pour sa part Ikhlass Abousousiane, 25 ans, infirmière d’origine marocaine comme de nombreux participants à la manifestation.
En Allemagne, des drapeaux israéliens brûlés
À Berlin, trois manifestations ont été autorisées dans la capitale allemande pour la seule journée de samedi, dont deux dans le quartier populaire de Neukölln, dans le sud de la ville. Des milliers de personnes se sont rassemblées à l’appel du collectif « Samidoun » derrière le mot d’ordre « marche du peuple palestinien pour la libération et le retour », brandissant des drapeaux turcs et palestiniens, ainsi que des pancartes appelant au « boycott d’Israël ».
Les manifestants criaient « libérez Gaza!, « Palestinian live matter » ou encore « Sauvez Cheikh Jarrah », quartier de Jérusalem-Est où des familles palestiniennes sont menacées d’éviction par des colons israéliens.
Des manifestants ont lancé des projectiles sur les policiers, et plusieurs personnes ont été arrêtées, selon une journaliste de l’AFP. Les mesures de distanciation sociale imposées en raison de la pandémie de Covid-19 n’étaient pas respectées par les manifestants, a-t-elle constaté.
Des appels à manifester ont été également lancés dans d’autres grandes villes allemandes, comme Francfort, Leipzig ou Hambourg, où plusieurs centaines de personnes se sont réunies, selon la presse allemande.
Face à ce regain de tension au Moyen-Orient, les autorités allemandes craignent une montée de l’antisémitisme dans le pays, alors que mardi soir, des drapeaux de l’État hébreu ont été brulés devant deux synagogues, à Bonn et à Münster.
Manifestation sur la place Tahrir, à Bagdad
En Irak, des milliers de partisans du dirigeant chiite Moqtada Sadr ont manifesté à bagdad et dans plusieurs autres villes irakiennes pour soutenir les Palestiniens.
Rassemblés place Tahrir, au centre de Bagdad, sous un énorme étendard palestinien, des manifestants brandissaient des drapeaux palestiniens et irakiens ainsi que des photos de Moqtada Sadr. « Jérusalem est à nous, Mort à Israël », « Le monde est contre la Palestine mais Dieu l’appuie », pouvait-on lire sur des banderoles.
« Nous sommes avec les Palestiniens pour le meilleur et pour le pire », a affirmé Moqtada Sadr dans un discours lu par cheikh Ibrahim al Jabari, son représentant à Bagdad. « Israël essaie par tous les moyens de se concilier les Arabes et les musulmans en normalisant ses relations avec quelques États guidés uniquement par leurs intérêts économiques et financiers, mais les Palestiniens ne courberont jamais la tête sauf devant Dieu », a-t-il martelé, en référence à plusieurs pays arabes qui ont normalisé fin 2020 leurs relations avec Israël.
« Tunisiens et Tunisiennes soutiennent la Palestine »
En Tunisie, des manifestations ont également été organisées à Tunis et dans plusieurs autres villes pour réclamer l’intervention de la communauté internationale afin d’arrêter les « crimes » des forces israéliennes.
Des centaines de manifestants drapés dans des drapeaux palestiniens se sont rassemblés dans le centre de la capitale Tunis, avant de défiler sur l’avenue emblématique Habib Bourguiba, sous une surveillance policière, a constaté un journaliste de l’AFP.
Parmi les slogans des protestataires – qui ont bravé le confinement en vigueur jusqu’à dimanche -, on pouvait entendre : « Tunisiens et Tunisiennes soutiennent la Palestine » et « Le peuple veut criminaliser la normalisation avec Israël ».
« Quand il s’agit des massacres contre les Palestiniens, les puissances internationales restent muettes et sans réaction face aux crimes sionistes », a dénoncé Dalila Borji, une étudiante de 23 ans ». Pour sa mère, Nahla, « cette injustice alimente de plus en plus la haine des gens envers Israël et les pays qui le soutiennent ».
Des protestataires se sont aussi rassemblés sur la place de la Kasbah, près du siège du gouvernement à Tunis.
D’autres manifestations de soutien aux Palestiniens ont par ailleurs été organisées à Sfax et Monastir (centre-est), selon des témoins et des vidéos partagées sur les réseaux sociaux.
Avec AFP
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