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Vote historique au Chili pour une assemblée constituante

Un militant distribue des tracts de candidats à l’assemblée constituante dans un marché à Santiago, le 8 mai 2021. Un militant distribue des tracts de candidats à l’assemblée constituante dans un marché à Santiago, le 8 mai 2021.

C’est une élection historique. Samedi 15 et dimanche 16 mai, les Chiliens doivent désigner les 155 membres de l’Assemblée qui sera chargée de rédiger une nouvelle Constitution. C’est l’un des principaux acquis du mouvement social entamé fin 2019 au Chili : le pays a décidé, lors d’un référendum en octobre 2020, de tirer un trait sur la Constitution rédigée durant la dictature du général Augusto Pinochet (1973-1990). C’était devenu, au fil des protestations engendrées par la simple augmentation du prix du ticket de métro, la principale revendication des manifestants, qui jugeaient le texte actuel garant du système néolibéral qui perpétue les inégalités sociales dans le pays.

« Une partie de la population voit dans l’adoption d’une nouvelle Constitution la possibilité de changer les règles du jeu : d’obtenir de meilleures conditions de vie et d’avoir un accès plus égal à des droits comme la retraite, la santé, l’éducation », indique Claudio Fuentes, professeur de sciences politiques à l’Université Diego Portales. Des secteurs aujourd’hui largement privatisés, car la Constitution actuelle entérine le principe que l’Etat subsidiaire n’intervienne que de manière très limitée. « Dans le même temps, ajoute-t-il, la population est aussi sceptique envers ce processus politique et doute qu’il puisse permettre à ces aspirations de se matérialiser. »

Quinze millions d’électeurs sont appelés à participer à cette élection, qui se tiendra le même week-end que des municipales et, pour la première fois, des élections de gouverneurs régionaux. Prévus à l’origine début avril, ces scrutins ont été repoussés en raison du contexte sanitaire difficile que traversait le Chili.

Classe politique discréditée

Plus de 1 300 personnes briguent un siège de constituant. Discréditée en raison de la gestion de la crise sociale et de la pandémie par le président Sebastián Piñera , la droite se présente sous un front unifié, avec la coalition Vamos por Chile. « Cela lui donne nettement plus de chances de placer des candidats au sein de la Convention que la gauche, très divisée », indique le politologue Claudio Fuentes.

Face aux partis traditionnels, une multitude d’« indépendants » postulent également à cette élection. Universitaires, représentants syndicaux ou personnalités de la télévision… Ces candidats non issus de la classe politique – qui représentent 61 % du total des candidatures, selon l’Observatoire de la nouvelle Constitution, un centre d’études auquel collaborent 16 universités chiliennes – ont pour beaucoup émergé dans la foulée du mouvement social de fin 2019, et témoignent de l’incapacité des partis traditionnels à s’emparer des revendications des manifestants. Certains indépendants ont cependant reçu l’appui de formations politiques.

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