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Peste, choléra, Covid: l’inflation post-pandémie n’est pas une fatalité

Le dernier chiffre de l’inflation aux Etats-Unis -4,2% en rythme annuel par rapport à avril 2020- a fait vaciller les marchés. Bien sûr, il y a un « effet de base » dans cette statistique (la pire depuis 2008), sachant qu’il y a un an, l’économie américaine était confinée. Et dans la zone euro, à 1,6%, la tension est moindre, particulièrement en France, où l’indice des prix à la consommation reste très raisonnable, à 1,2%, contre 2% en Allemagne.

Que disent les statistiques du  XIVe siècle au XXIe siècle? 

Il n’empêche qu’une majorité d’économistes estime que la sortie de crise va se traduire par une hausse durable des prix, voire des taux. Phénomènes de pénuries, rattrapage macro-économique, plan de relance ou de reconstruction: le scénario d’une inflation liée à un choc comme une pandémie ou une guerre est un classique de l’histoire économique. Mais une récente étude de Goldman Sachs reprenant des données s’étalant du XIVe au XXIe siècle, tend à prouver que l’inflation peut aussi précéder, voire expliquer, la catastrophe. De ce rapport de la banque d’investissement américaine et d’un modèle mis au point par nos confrères de The Economist, trois leçons peuvent être tirées: 

1-L’épidémie de Covid-19 est un réel choc

Plus personne n’ose prétendre, comme en son

he/etats-unis-l-inflation-accelere-a-4-2-sur-un-an-en-avril_764398″>dernier chiffre de l’inflation aux Etats-Unis -4,2% en rythme annuel par rapport à avril 2020- a fait vaciller les marchés. Bien sûr, il y a un « effet de base » dans cette statistique (la pire depuis 2008), sachant qu’il y a un an, l’économie américaine était confinée. Et dans la zone euro, à 1,6%, la tension est moindre, particulièrement en France, où l’indice des prix à la consommation reste très raisonnable, à 1,2%, contre 2% en Allemagne.

Que disent les statistiques du  XIVe siècle au XXIe siècle? 

Il n’empêche qu’une majorité d’économistes estime que la sortie de crise va se traduire par une hausse durable des prix, voire des taux. Phénomènes de pénuries, rattrapage macro-économique, plan de relance ou de reconstruction: le scénario d’une inflation liée à un choc comme une pandémie ou une guerre est un classique de l’histoire économique. Mais une récente étude de Goldman Sachs reprenant des données s’étalant du XIVe au XXIe siècle, tend à prouver que l’inflation peut aussi précéder, voire expliquer, la catastrophe. De ce rapport de la banque d’investissement américaine et d’un modèle mis au point par nos confrères de The Economist, trois leçons peuvent être tirées: 

1-L’épidémie de Covid-19 est un réel choc

Plus personne n’ose prétendre, comme en son temps le professeur Didier Raoult que le Covid-19, est une épidémie « négligeable ». Mais nombreux sont ceux qui considèrent qu’elle n’a rien à voir avec les grandes pandémies historiques. En réalité, selon The Economist, le Covid-19 aurait déjà provoqué une surmortalité mondiale de 7 à 13 millions de décès. On se rappelle qu’au tout début de l’épidémie, fin février 2020, la Banque mondiale faisait état d’un scénario de 70 millions de morts. On n’en est pas là mais cette épidémie est malheureusement un désastre d’ampleur historique. Plus meurtrière que celle du choléra au milieu du XIXe siècle, par exemple, mais moins que la peste noire (1331-1353) ou que la grippe espagnole (1918-1920) qui aurait coûté la vie à plus de 150 millions de personnes. Mais rappelons qu’à l’époque la terre était moins peuplée: 1,7 milliard d’habitants contre près de 8 milliards aujourd’hui. 

2-L’inflation n’est pas une fatalité après une guerre ou une pandémie

La désorganisation économique et les pénuries liées aux guerres et pandémies provoquent généralement un choc inflationniste. En cas de guerre, par exemple, l’inflation est en moyenne de 8%. Puis on assiste, notamment après les pandémies, à une désinflation, voire une déflation (inflation négative durable). C’est environ une décennie après la catastrophe, quand l’économie et la démographie ont pansé leurs plaies que les prix se remettent à galoper.

3-L’inflation précède souvent les guerres 

Paradoxalement, l’inflation est souvent plus importante avant qu’après, le phénomène étant plus marqué pour les guerres que pour les pandémies. Selon Jeff Currie, économiste chez Goldman Sachs, « plus que les chocs externes, ce sont les populistes et les démagogues qui créent de l’inflation ». Les mêmes qui provoquent les guerres.

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