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Greensill: le groupe de Sanjeev Gupta soupçonné de fraude au Royaume-Uni

L’étau se resserre autour du magnat de l’acier Sanjeev Gupta. Son groupe GFG, déjà à cours d’argent, est désormais visé par une enquête pour soupçons de fraude et blanchiment d’argent, notamment concernant ses liens avec la société en faillite Greensill.

Le SFO (Serious Fraud Office), l’équivalent du parquet financier, « enquête sur des soupçons de fraude, de commerce frauduleux et de blanchiment d’argent dans la conduite de l’activité des entreprises de Gupta Family Group (GFG) Alliance, y compris ses liens financiers avec Greensill », selon un communiqué vendredi.

Aucun détail supplémentaire n’est fourni, « compte tenu des investigations en cours ».

Dans une déclaration transmise à l’AFP, GFG dit avoir pris note de cette annonce et indique qu’il « va coopérer pleinement avec l’enquête ».

Le Financial Times avait révélé récemment que des factures suspectes avaient été fournies par le groupe Gupta à Greensill en échange de fonds. Gupta avait toutefois nié tout méfait tandis que Greensill n’était pas tenu de vérifier les factures, selon le quotidien.

Cette affaire constitue un nouveau coup dur pour GFG, un groupe dans la tourmente depuis la chute en mars de Greensill, société controversée de prêts de court terme. GFG était l’un de ses principaux clients et lui devait des milliards de dollars.

Devant les bureaux de Greensill près de Warrington, dans le nord ouest de l'Angleterre, le 12 avril 2021 (AFP/Archives - Oli SCARFF)

Devant les bureaux de Greensill près de Warrington, dans le nord ouest de l’Angleterre, le 12 avril 2021 (AFP/Archives – Oli SCARFF)

Greensill fait de son côté l’objet de plusieurs enquêtes, pour soupçons de fraude comptable liée à ses activités bancaires en Allemagne et au Royaume-Uni de la part du gendarme des marchés, qui estime que les circonstances de la faillite de la société financière pourraient être de « nature criminelle ».

Son modèle était « hautement suspect » et s’apparentait à une « fraude pyramidale », avaient affirmé récemment des membres de la Chambre des Lords également anciens responsables au Trésor britannique entendus par une commission parlementaire.

– Éviter la faillite –

Depuis la chute de Greensill, l’empire des métaux de l’homme d’affaires indo-britannique Sanjeev Gupta cherche désespérément de nouveaux fonds, notamment pour éviter des fermetures d’usines chez son bras sidérurgique Liberty Steel.

Dans sa déclaration vendredi, GFG précise qu’il continue à servir ses clients dans le monde et qu’il « fait des progrès dans le refinancement de ses opérations », lesquelles par ailleurs profitent de la hausse récente des prix de l’acier, de l’aluminium et du minerai de fer sur les marchés.

Une source proche du dossier avait indiqué à l’AFP la semaine dernière que Liberty Steel au Royaume-Uni était sur le point de conclure un prêt de 200 millions de livres avec la société d’investissement White Oak.

Sur le site de Liberty Aluminium Dunkerque, filiale de Liberty Steel, à Dunkerque le 24 janvier 2019 (AFP/Archives - DENIS CHARLET)

Sur le site de Liberty Aluminium Dunkerque, filiale de Liberty Steel, à Dunkerque le 24 janvier 2019 (AFP/Archives – DENIS CHARLET)

Cet argent, si l’accord aboutit, devrait représenter une bouffée d’air frais pour le groupe et lui permettre d’éviter pour l’heure la faillite. Le gouvernement avait précédemment refusé de lui prêter des fonds, évoquant le caractère « opaque » de GFG.

Sanjeev Gupta a lui dit début avril n’attendre un « sauvetage de personne » et avait promis de ne pas fermer d’usines de sidérurgie au Royaume-Uni tant qu’il serait aux commandes.

Signe de ses difficultés, Sanjeev Gupta a décidé de ne plus financer la banque Wyelands Bank, qui appartient à son groupe. Cette banque a remboursé quasiment tous ses clients et cherche des repreneurs, sans quoi elle sera liquidée.

GFG emploie environ 5.000 personnes au Royaume-Uni, dont la majorité chez Liberty Steel, et 35.000 dans le monde, avec notamment des sites en France comme l’aciérie Ascoval à Saint-Saulve (nord) et l’usine de rails d’Hayange (Moselle).

En parallèle de sa quête de nouveau financement, Liberty Steel avait indiqué la semaine dernière avoir lancé la recherche de repreneurs pour ses sites français Ascoval et Hayange.

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