Tribune. Si la Chine reste le premier pays exportateur et la deuxième économie mondiale par son produit intérieur brut (PIB), sa monnaie ne revêt pas encore une importance mondiale. Le dollar américain, lui, est impliqué dans plus de 88 % des opérations de change et sa domination comme monnaie de réserve et de commerce offre de multiples avantages aux Etats-Unis, allant de coûts d’emprunt plus faibles à un risque de change réduit.
Pékin a lancé ces dernières années de nombreuses initiatives pour augmenter la présence de la monnaie chinoise dans le commerce extérieur, les investissements et les réserves de change. Son 13e plan quinquennal (2016-2020) a clairement annoncé ses ambitions monétaires, affirmant « promouvoir régulièrement l’internationalisation de la monnaie chinoise afin que les capitaux libellés en renminbi deviennent mondiaux ».
Après la création en 2007 du renminbi [l’autre nom du yuan] « offshore » (destiné aux échanges avec l’étranger), la Chine a notamment lancé son propre système de paiement interbancaire, le CIPS [China International Payment System], censé rivaliser avec le réseau mondial SWIFT [Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication]. Le CIPS a connu une augmentation de près de 80 % des volumes entre 2017 et 2019, avec environ 26 000 milliards de renminbi traités directement durant cette période.
Utilisation marginale
Sans surprise, son utilisation a explosé dans les pays impliqués dans la « Belt and Road Initiative » (BRI), qui représente un vecteur potentiel d’utilisation du renminbi dans les pays concernés.
De même, le Partenariat économique global régional (RCEP), qui forme un bloc commercial entre la Chine et quatorze autres nations — dont les pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean), l’Australie et la Nouvelle-Zélande — est l’occasion pour la Chine de promouvoir le règlement en renminbi sans provoquer des tensions avec d’autres poids lourds économiques mondiaux.
On peut également citer les contrats de swap [échange] de devises conclus avec plus de trente-six banques centrales au cours des dix dernières années, ou encore l’émission d’obligations libellées en renminbi destinées aux investisseurs étrangers (surnommées « dim sum bonds »).
Ces initiatives se sont accompagnées récemment d’une libéralisation des conditions d’investissements étrangers directs en renminbi pour les entreprises étrangères, et d’un raccourcissement de la liste des industries considérées comme restreintes ou interdites à ces investissements.
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