Le premier ministre britannique Boris Johnson a prévenu lors d’une conférence de presse vendredi 14 mai, que la poursuite du – très prudent – déconfinement anglais « pourrait être perturbée » par le variant indien, alors que le nombre d’infections au variant B.1.617.2 (identifié pour la première fois en Inde), a doublé en Angleterre sur une semaine et qu’il est en train de rapidement prendre le pas sur le variant du « Kent » (le B.1.1.7).
Selon d’inquiétantes données publiées jeudi 13 mai par le ministère anglais de la santé, 1 313 cas du B.1.617.2 ont été identifiés sur une semaine, contre 520 sept jours plus tôt, notamment dans la région de Manchester, à Bolton et Formby. A Londres, ce variant considéré depuis le 7 mai comme un « variant préoccupant » par les autorités britanniques, « est responsable de plus de la moitié des nouveaux cas » a assuré à la BBC Kevin Fenton, le responsable de la capitale au ministère de la santé.
La progression très rapide des cas de contamination au B.1.617 a changé brutalement l’atmosphère – jusqu’à il y a quelques jours euphorique, les médias britanniques enchaînant les gros titres sur le retour imminent à la normalité, avec la levée prévue le 17 mai des restrictions sur les voyages à l’étranger ou le retour du service en salles dans les pubs et les restaurants. Si vendredi soir, cette troisième étape du déconfinement n’était pas remise en cause, c’est la suivante – la réouverture totale de l’économie et la fin de la distanciation sociale, le 21 juin – qui paraît compromise.
Amené au Royaume-Uni – où vit une forte communauté indo-pakistanaise – par des voyageurs venus du sous-continent indien, le B.1.617.2 semble désormais se transmettre entre communautés (les personnes arrivant d’Inde devant s’isoler dans des « hôtels quarantaine » depuis le 23 avril). Au Pays de Galles, 17 cas ont été identifiés ainsi qu’un cluster en banlieue sud de Glasgow, en Ecosse. Très prudente, Nicola Sturgeon, la première ministre écossaise a annoncé qu’à Moray (au nord-est de l’Ecosse) et à Glasgow, le retour des rassemblements dans les espaces clos n’aurait pas lieu comme prévu lundi 17 mai.
Accélération de la campagne vaccinale
Pour le moment, et pour l’Angleterre, Downing Street espère contenir le variant en tablant sur une accélération de la campagne vaccinale. Des doses supplémentaires de vaccins vont être acheminées dans les clusters, où les autorités locales pourront commencer à vacciner les plus de 16 ans – alors qu’au niveau national, la campagne vaccinale n’est accessible qu’aux plus de 38 ans. A l’échelle du pays, Boris Johnson a annoncé que l’administration de la deuxième dose serait accélérée pour tous les plus de 50 ans : ces derniers seront convoqués au bout de huit et non plus douze semaines.
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