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Meurtre d’Arthur Noyer : Nordahl Lelandais condamné à 20 ans de prison

Nordahl Lelandais, qui doit par ailleurs être jugé pour le meurtre de la petite Maëlys, a été déclaré coupable, mardi en Savoie, du meurtre du militaire Arthur Noyer en 2017 et condamné à 20 ans de réclusion criminelle avec une période de sûreté des deux tiers.

Nordahl Lelandais a été condamné mardi 11 mai à Chambéry à 20 ans de réclusion criminelle pour le meurtre d’Arthur Noyer en 2017 après sept jours d’un procès apaisé malgré sa forte médiatisation.

L’homme de 38 ans, en détention depuis près de quatre ans, mains jointes et chemise blanche, n’a pas réagi à l’énoncé du verdict, prononcé après sept heures de délibéré, se contentant d’échanger quelques mots avec son avocat.

La cour d’assises de la Savoie n’a que partiellement suivi les réquisitions du ministère public, qui avait demandé le maximum encouru, soit 30 ans de réclusion criminelle. Elle a en revanche assorti cette peine d’une période de sûreté des deux tiers, comme réclamé par la procureure générale.

L’ombre de Maëlys

Pendant les débats aura plané l’ombre de Maëlys De Araujo, huit ans, tuée, selon lui involontairement, par ce même Nordahl Lelandais quelques mois seulement après la disparition d’Arthur Noyer. Nordahl Lelandais devra passer par un deuxième procès d’assises, en 2022 à Grenoble, pour cette affaire qui avait ému au delà des Alpes.

À Chambéry, le verdict de mardi met un terme au moins provisoire à une histoire commencée dans la nuit du 11 au 12 avril 2017 : Arthur Noyer, chasseur alpin de 23 ans, disparaissait du centre-ville de Chambéry.  Nordahl Lelandais n’avait été mis en cause qu’en décembre de la même année, alors qu’il était déjà en détention provisoire pour l’affaire Maëlys.

Après trois ans d’enquête et sept longues journées d’audiences, la justice a jugé Nordahl Lelandais coupable du meurtre du militaire. L’accusé s’était depuis le début du procès évertué à défendre sa position : celle d’une bagarre qui a mal tourné, d’une rixe mortelle lors de laquelle il n’avait pas l’intention de tuer.

Le « mythe » du tueur en série

Assurant qu’aucune preuve ne caractérisait l’intention homicide, sa défense, incarnée par Alain Jakubowicz, avait plaidé les violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, un crime puni de quinze ans de réclusion criminelle.

« Il n’avait aucune raison de tuer Arthur Noyer », avait-il avancé. « Rien dans sa vie, le 11 avril 2017, ne le prédestine à ça », avait noté l’avocat, en rappelant que son client n’avait été condamné qu’une seule fois, en 2008, pour un incendie volontaire.

Il a demandé au jury de se défaire de la « pollution » du « mythe » d’un tueur en série, du monstre, relevant qu’il est « tellement commode (…) de croire que Nordahl Lelandais n’est pas comme nous. »

Juger, « ça signifie oublier tout ce que vous avez lu, vu, entendu sur Nordahl Lelandais depuis plus de trois ans, dans le respect des principes fondamentaux du droit », avait abondé mardi matin la procureure générale Thérèse Brunisso dans son réquisitoire.

« Je considère que la gravité du meurtre commis par Nordahl Lelandais, ses actions périphériques, ses éléments de personnalité très défavorables justifient une peine de trente ans de réclusion, » avait-elle toutefois lancé.

Intention homicide

Pour le ministère public, pas de doute, l’intention homicide était présente cette nuit-là chez Nordahl Lelandais, même si, sans scène de crime ni corps de la victime, l’enquête n’a pas pu apporter d’éléments irréfutables. Mais, « la violence extrême » des coups portés à Arthur Noyer – une scène qui a fait l’objet d’une reconstitution lors de l’enquête – « signe l’intention de tuer » de Nordahl Lelandais, avait souligné la magistrate.

« J’ai cherché et recherché quel pouvait être le mobile du meurtre (…). Le seul qui peut être envisagé est celui d’avoir une relation sexuelle avec Arthur Noyer », avait conclu l’avocate générale. Pour elle, l’accusé, qui avait depuis quelques mois des relations homosexuelles, cherchait activement un partenaire ce soir-là.

« So what ? » Et alors ?, a demandé à la cour Alain Jakubowicz, qui dit ne pas croire à cette thèse. « Ça montre qu’il a envie d’avoir une relation sexuelle. Ça ne montre pas qu’il veut tuer ».

« Je présente mes plus sincères excuses, à vous la famille Noyer, à vous la famille Maltet (la mère) et à vous, Arthur », avait déclaré l’accusé regardant en direction des proches de la victime à l’issue des débats de mardi, juste avant que le jury ne parte délibérer. « Le pardon n’est pas une formule magique pour moi. Il est vraiment nécessaire », a-t-il poursuivi, répétant qu’il n’avait « jamais voulu donner la mort » au chasseur alpin de 23 ans.

Le procès a connu ses moments d’émotion, notamment quand, à son troisième jour, Didier Noyer, le père de la victime, était allé à la rencontre de la famille de Nordahl Lelandais, enlaçant la mère de l’homme qui a tué son fils.

Avec AFP

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