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Covid-19 : le variant indien du coronavirus sème la confusion chez les scientifiques

Vaccination contre le Covid-19, à Bombay, le 12 mai. Vaccination contre le Covid-19, à Bombay, le 12 mai.

Au moment où l’Europe entame l’allègement des mesures de restriction contre l’épidémie de Covid-19, le variant dit « indien » du coronavirus, B.1.617 de son nom scientifique, a rejoint mardi 11 mai la liste des variants « préoccupants » tenue par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), sur laquelle figuraient déjà les variants britannique, brésilien et sud-africain.

Repéré à ce jour dans 49 pays, le B.1.617 est « plus contagieux » que la souche initiale du SARS-CoV-2 et il y a « des éléments qui permettent de penser qu’il atténue la réponse des anticorps qui permettent de combattre le virus », a déclaré Maria Van Kerkhove, responsable technique de la lutte contre le Covid-19 à l’OMS, pour justifier cette décision.

Ces propos n’ont pas vraiment mis un terme à la confusion qui règne autour du variant indien. Samedi 8 mai, la pédiatre indienne Soumya Swaminathan, scientifique en chef à l’OMS, avait parlé d’un variant « qui se propage très rapidement, qui est plus contagieux, et qui pourrait échapper aux protections vaccinales, contribuant ainsi à l’explosion de l’épidémie dans le pays ».

Le géant d’Asie du Sud détecte plus de 350 000 nouveaux cas de Covid-19 par jour depuis bientôt trois semaines et le nombre de morts quotidiens dépasse actuellement les 4 000. Mais dans les régions les plus durement touchées par la deuxième vague, le Maharashtra et sa capitale, Bombay, mais aussi Delhi, où un confinement strict de la population est en place, ainsi qu’au Pendjab et au Chhattisgarh, une tendance au reflux est observée depuis plusieurs jours.

Le Royaume-Uni touché

Lundi 10 mai, Mme Swaminathan a rétropédalé, expliquant que le variant indien « ne peut être tenu pour seul responsable de l’augmentation spectaculaire du nombre de cas et de décès observés en Inde », reconnaissant aussi que le pays a surtout « baissé sa garde » cet hiver, après la fin de la première vague épidémique. « Ce que nous savons maintenant, c’est que les vaccins fonctionnent, que les diagnostics fonctionnent, que les mêmes traitements que ceux utilisés pour le virus d’origine fonctionnent, et qu’il n’est donc pas nécessaire de changer quoi que ce soit », a-t-elle dit. Mardi 11 mai, le représentant de l’OMS en Inde, Roderico Ofrin, a invité à la retenue. Selon lui, le rôle joué par le variant dans l’explosion de l’épidémie « reste incertain ».

La communauté scientifique est elle-même hésitante. Au Royaume-Uni, pays où les différentes déclinaisons du variant indien – B.1.617, B.1.617.1, B.1.617.2 et B.1.617.3 – ont été le plus repérées ces dernières semaines hors d’Inde, certains experts appellent le gouvernement à retarder les nouvelles levées de restrictions prévues à compter de lundi 17 mai. D’après le Public Health England, il apparaît que le variant indien est « au moins aussi contagieux » que le variant britannique découvert l’automne dernier dans le Kent, mais « on ne sait pas si, et dans quelle mesure, il peut réduire l’efficacité des vaccins ».

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