L’inflation n’est peut-être pas de retour, mais la hausse des prix à la consommation l’est aux Etats-Unis. Les prix pour les particuliers ont augmenté de 0,8 % en avril par rapport à mars, un record depuis 2009. Hors énergie et alimentation, les prix ont crû de 0,9 % le mois dernier. Il s’agit de la progression la plus forte depuis 1982.
Sur douze mois, ils ont bondi de 4,2 %, du jamais-vu depuis septembre 2008, au moment où éclatait la grande crise financière. Il y a naturellement un effet référence pour ces chiffres annuels : en avril 2020, l’économie américaine était paralysée par le Covid-19 et confinée. Il n’empêche, le chiffre mensuel (9,6 % en rythme annuel, même si cette extrapolation n’a pas nécessairement de sens) suffit à provoquer un débat sur la possible surchauffe de l’économie, d’autant qu’il est plus élevé que celui attendu par les économistes interrogés par Bloomberg (+ 0,2 point).
Les Américains se ruent sur les voitures d’occasion, dont le prix s’est apprécié de 10 % en un mois – la plus forte hausse depuis 1953, selon le communiqué du bureau du travail. Ce chiffre explique un tiers de la hausse des prix d’avril. Le marché de l’occasion est dopé par la pénurie de voitures neuves, en raison du manque de microprocesseurs pour les assembler. Leur coût est désormais supérieur à 25 000 dollars (environ 20 600 euros).
A un moment où les Américains voyagent de nouveau, le coût des services de transport a bondi de 2,9 points – les locations de voiture ont vu leur prix s’envoler de 16,2 %, tandis que ceux des billets d’avion (+ 10,2 %) et de l’hôtellerie (+ 8 %) sont repartis à la hausse. Les prix de l’alimentation, à emporter ou en supermarché, ont progressé de 0,4 point.
Absence de surchauffe
En revanche, celui de l’énergie a reculé de 0,1 point en avril, la baisse des hydrocarbures étant plus forte que la hausse du coût de l’électricité. Le prix de l’essence devrait s’envoler en mai, en raison d’une cyberattaque contre un oléoduc de la côte Est et de l’envolée du brut sur les marchés mondiaux.
La Réserve fédérale américaine (Fed), qui met l’économie sous perfusion avec des taux d’intérêt quasi nuls depuis un an, avait prévenu de cette hausse, due à l’effet base et au redémarrage plus puissant que prévu de l’économie. La question est de savoir si cette hausse des prix est ponctuelle ou si elle va s’accompagner d’une spirale prix-salaire, créant une vraie inflation.
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