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Le Danemark veut sous-traiter les demandes d’asile au Rwanda

Manifestation devant le Parlement danois contre la décision du gouvernement danois de révoquer les visas des Syriens au Danemark, à Copenhague le 21 avril 2021. Manifestation devant le Parlement danois contre la décision du gouvernement danois de révoquer les visas des Syriens au Danemark, à Copenhague le 21 avril 2021.

L’extrême droite européenne en rêvait. Les sociaux-démocrates danois sont prêts à l’accomplir. A Copenhague, les députés débattent actuellement d’un projet de loi qui, s’il est adopté – et il devrait l’être sans difficulté – permettra au Danemark de sous-traiter l’accueil des demandeurs d’asile ainsi que la prise en charge des réfugiés à un ou plusieurs pays tiers, aux rangs desquels le Rwanda fait figure de favori.

Déterminée à récupérer les voix des électeurs partis à l’extrême droite, la leader sociale-démocrate Mette Frederiksen en avait fait un engagement de campagne. Au pouvoir depuis 2019, elle n’a eu de cesse depuis de durcir une politique migratoire déjà ultra-restrictive. En 2020, 1 547 personnes ont demandé l’asile au Danemark, le chiffre le plus bas depuis 1992.

Mais pour Mette Frederiksen, c’est encore trop : en janvier, elle a rappelé que son ambition était de « réduire à zéro » le nombre de demandeurs d’asile dans son pays. Selon le projet de loi, les migrants qui arrivent au Danemark seront enregistrés et leurs empreintes digitales contrôlées pour s’assurer qu’ils n’ont pas demandé l’asile ailleurs en Europe. Puis, ils seront mis dans un avion, direction l’Afrique, où un pays tiers prendra le relais.

Le texte précise que « le Danemark n’aura pas à fournir de protection au cas où l’étranger obtiendrait l’asile après la fin du traitement effectif de la demande d’asile dans le pays tiers. En revanche, la protection devra être assurée par le pays tiers concerné. Si l’étranger se voit refuser l’asile, ce sera également le pays tiers en question qui devra prendre en charge l’expulsion de la personne en question ». Le Danemark compte se décharger de toute responsabilité.

Conditions financières

Les personnes très malades pourraient bénéficier d’exemption, s’« il n’y a pas d’accès aux soins de santé nécessaires et adéquats dans le pays tiers ». Un demandeur d’asile ne sera pas renvoyé dans le pays qu’il a fui, ni vers un pays où il « risque d’être condamné à mort ou être soumis à la torture ou à des peines ou traitements inhumains ou dégradants, ou lorsqu’il n’y a pas de protection contre le renvoi dans un tel pays ». En revanche, il n’y aura pas d’exceptions pour les mineurs isolés.

Face aux critiques unanimes des ONG, Mattias Tesfaye, le ministre de l’immigration (lui-même fils de réfugié) assure que le système sera « plus humain et équitable », car il réduira « considérablement le nombre de réfugiés et de migrants qui se noient en Méditerranée et sont exposés à des abus sur les routes migratoires ».

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