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Au Chili, le président Sebastian Piñera dans la tourmente avant des élections historiques

Sebastian Piñera, le président du Chili, lors d’une conférence de presse  à Santiago, le 27 avril 2021. Sebastian Piñera, le président du Chili, lors d’une conférence de presse  à Santiago, le 27 avril 2021.

Son impopularité ne faisait pas de doute. Mais la dernière enquête du Centre d’études publiques (CEP), qui prend le pouls de l’opinion chilienne, a confirmé, fin avril, la profonde défiance envers le président Sebastian Piñera (droite), crédité de 9 % de taux d’approbation seulement, au moment où le pays s’apprête à se rendre aux urnes pour des élections historiques, les 15 et 16 mai. Les Chiliens doivent désigner les citoyens chargés de rédiger la nouvelle Constitution du pays, principal aboutissement du mouvement social d’octobre 2019 qui réclamait l’enterrement d’une « Carta Magna » héritée de la dictature (1973-1990). Celle-ci est accusée de sanctuariser les bases libérales du pays qui, selon les acteurs de la révolte et l’opposition, sont une fabrique à inégalités.

Le rejet du président de droite, que la crise sanitaire n’a fait que renforcer, peut-il favoriser la gauche, elle-même atomisée ? Rien n’est moins sûr, « car il y a un problème systémique de crise de la représentation politique. Le résultat est donc totalement ouvert », observe Carmen Le Foulon, politiste au sein du CEP. Selon l’enquête qu’elle a pilotée, les partis politiques glanent à peine 2 % de taux de confiance. Inédite, la campagne pour l’élection constituante a vu émerger de nombreux candidats indépendants – près de huit noms sur dix – pour un scrutin qui établit la parité et réserve 17 des 155 sièges aux membres des populations autochtones – des règles sans précédent.

« Il peut y avoir des surprises », corrobore Sergio Toro, politiste et enseignant à l’université de Concepción (centre du Chili), qui a passé au tamis le profil des électeurs du référendum d’octobre 2020, lors duquel les habitants, à 79 %, ont acté l’écriture d’une nouvelle Constitution. « Beaucoup plus de jeunes ont voté, comparé à l’élection présidentielle de 2017. Vers qui cette nouvelle masse électorale va-t-elle se tourner ? », s’interroge-t-il. Les rapports de force qui émergeront de l’élection seront d’autant plus significatifs qu’une majorité des deux tiers s’avère nécessaire pour approuver les articles de la Constitution.

Les 15 et 16 mai, les Chiliens doivent également choisir leurs maires, conseillers municipaux et gouverneurs. « Les élections municipales sont aussi très importantes, parce qu’elles servent traditionnellement de baromètre à la présidentielle », signale Carmen Le Foulon, en référence au scrutin du 21 novembre 2021, autre rendez-vous de ce calendrier électoral chargé.

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