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Maria Kolesnikova, l’autre opposante biélorusse en détention

Maria Kolesnikova lors d’une manifestation contre les résultats de l’élection présidentielle, le 30 août 2020. Maria Kolesnikova lors d’une manifestation contre les résultats de l’élection présidentielle, le 30 août 2020.

Elle a préféré la détention à l’exil forcé. Arrêtée en pleine rue par des hommes masqués le 7 septembre 2020, Maria Kolesnikova est réapparue le lendemain avant l’aube à la frontière ukrainienne. L’opération du KGB, selon le nom gardé de l’époque soviétique par les services de sécurité nationaux, consistait à lui faire quitter la Biélorussie. Pour pouvoir rester, l’opposante de 39 ans a déchiré son passeport.

Figure du soulèvement populaire déclenché par la réélection controversée du président Alexandre Loukachenko, elle est désormais inculpée pour « conspiration visant à prendre le pouvoir par des moyens anticonstitutionnels », et « création et gestion d’une formation extrémiste ». Elle risque douze années de prison. Sa période de détention provisoire, extensible jusqu’à dix-huit mois, est régulièrement prolongée dans l’attente de son procès. La dernière en date, annoncée deux mois plus tôt, devait s’achever samedi 8 mai. Cette échéance passée, ses avocats, restés dans l’attente, s’attendent sous peu à une nouvelle prolongation.

« En vérité, je n’ai pas été surprise quand j’ai appris ce qu’il s’est passé à la frontière. Elle avait déjà de nombreux amis en prison et disait qu’elle ne supporterait pas de les laisser », se souvient Tatiana Khomitch, devenue la « voix » de sa sœur sur Internet. Depuis Varsovie, c’est elle qui se charge de partager sur Facebook et Instagram de petites publications sur l’état d’esprit de l’opposante. « Je vois bien comme son courage inspire les gens », explique Tatiana, qui dit de Maria qu’elle « reste très positive. Elle sait que cette situation ne peut pas durer éternellement ».

L’ancienne flûtiste et chef d’orchestre professionnelle fait désormais partie des 363 prisonniers politiques reconnus par Viasna, l’organisation biélorusse de défense des droits de l’homme. Elle est enfermée dans le centre de détention provisoire de la rue de Volodarskovo, à Minsk, et partage une cellule de 3 m sur 3,5 m avec une codétenue. Alors que les visites des proches ne sont pas autorisées et que les lettres mettent plusieurs semaines à arriver, « seuls les avocats ont des contacts directs avec elle. »

L’histoire de Maria Kolesnikova dans le mouvement commence avec Viktor Babaryko, candidat favori de l’opposition pour l’élection présidentielle du 9 août 2020. L’homme, qu’elle a connu en 2018 alors qu’elle assurait la direction artistique d’un centre culturel qu’il avait contribué à développer, lui propose de rejoindre son équipe en tant que communicante.

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