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Malgré la crise sanitaire en Inde, Narendra Modi déclare « essentielle » la construction de sa nouvelle résidence

Un ouvrier sur le chantier du réaménagement de Central Vista, le long du boulevard Rajpath, à New Delhi, le 9 mai 2021. Un ouvrier sur le chantier du réaménagement de Central Vista, le long du boulevard Rajpath, à New Delhi, le 9 mai 2021.

Des centaines d’ouvriers et des dizaines d’engins mécaniques s’affairent derrière des palissades jaunes, barrées du nom « Central Vista ». C’est l’un des rares chantiers encore en activité dans la capitale indienne, depuis la décision du chef de gouvernement de Delhi, Arvind Kejriwal, le 19 avril, de confiner la population pour tenter de freiner le rythme des contaminations.

La plupart des activités ont été mises à l’arrêt. Mais, fin avril, Narendra Modi a décidé de faire classer Central Vista comme un « service essentiel » et donc non soumis aux règles de confinement. L’affaire fait scandale, au moment où le pays et la capitale sont en proie à une deuxième vague épidémique dramatique.

Ce projet pharaonique voulu par le premier ministre indien est évalué à 1,5 milliard d’euros et doit remodeler entièrement le quartier du pouvoir, construit par les Britanniques dans les années 1930, en particulier le Rajpath, « l’allée de l’empire », symbole de l’héritage colonial.

Dessinée par les architectes Edwin Lutyens et Herbert Baker, cette majestueuse avenue de 3,2 kilomètres mène de l’ancien palais du vice-roi des Indes, aujourd’hui demeure du président, jusqu’à la porte de l’Inde, un arc de triomphe érigé en hommage aux victimes de la seconde guerre mondiale. Rien, jusque-là, ne venait entraver cette perspective : l’allée centrale est seulement bordée de pelouse et d’arbres. Le lieu, très prisé des Indiens, figure parmi les plus beaux sites de la capitale, avec, bien sûr, les vestiges moghols.

« Gaspillage criminel »

Désormais, une dizaine de bâtiments destinés au gouvernement doivent être érigés de chaque côté de l’allée. Un nouveau parlement en forme de triangle va notamment être construit juste devant l’actuel bâtiment, une rotonde léguée par les Britanniques. Le premier ministre a également décidé de se faire construire une nouvelle résidence, ainsi qu’un nouveau palais pour le vice-président indien.

Malgré la situation sanitaire et les risques encourus par les travailleurs, qui ne sont pas logés sur place, Narendra Modi estime le chantier prioritaire. Il souhaite que la majeure partie des édifices soient achevés en 2022, pour le 75e anniversaire de l’indépendance.

Le 7 mai, la Cour suprême a rejeté une requête demandant l’arrêt du projet. Les requérants faisaient valoir la dangerosité des allers-retours des travailleurs amenés en bus vers le site de construction, quand l’épidémie flambe à New Delhi et que les hôpitaux connaissent une pénurie d’oxygène. Ils estiment que le chantier est « une menace pour la vie des citoyens de Delhi et d’ailleurs » et pourrait devenir un super-propagateur du Covid-19. Une audience devant la Haute Cour de justice, une autre instance, a été fixée au 17 mai.

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