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Les Maldives sous le choc après l’attentat contre l’ex-président Nasheed

A Malé, après l’attaque contre l’ex-président Mohamed Nasheed, le 6 mai. A Malé, après l’attaque contre l’ex-président Mohamed Nasheed, le 6 mai.

C’est un choc sans précédent pour les Maldives, archipel relativement paisible de l’océan Indien. Jeudi 6 mai, un attentat à la bombe a visé l’ancien président Mohamed Nasheed, premier président démocratiquement élu du pays, entre 2008 et 2012, et actuel président du Majlis, le Parlement du pays. Une bombe accrochée à une moto a explosé à proximité du domicile de M. Nasheed au moment où celui-ci montait dans sa voiture, à Malé, capitale et principale île du pays. Outre des contusions superficielles au visage, l’ancien président a été atteint par plusieurs débris d’explosifs aux poumons et au foie. Après avoir subi quatre interventions chirurgicales, il est sorti de réanimation, samedi 8 mai, mais reste en soins intensifs, ont fait savoir les médecins.

Le président Ibrahim Solih, allié politique de Mohamed Nasheed, a promis que les responsables de l’attentat « seraient traduits en justice ». Deux membres de la police fédérale australienne se sont joints, samedi, aux enquêteurs afin d’identifier les auteurs de l’attaque. Ils devraient être assistés par un responsable de la police britannique et deux membres de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime. La police, qui a arrêté le propriétaire de la moto piégée et un deuxième suspect, a dit privilégier la piste de l’extrémisme islamiste.

Mohamed Nasheed, connu pour son engagement contre le changement climatique et pour son passé de prisonnier politique, est un personnage clivant aux Maldives. Haï par les islamistes les plus conservateurs, qui lui reprochent son supposé manque de ferveur religieuse, il est adulé par une partie de la population, qui voit en lui le héros de la démocratisation de l’archipel. Elu en 2008, M. Nasheed est à l’initiative d’une libéralisation du pays et d’un rapprochement diplomatique avec Israël, bousculant la société maldivienne, officiellement « à 100 % musulmane ». Dans l’archipel, certains juges appliquent toujours strictement la charia et l’alcool est réservé aux touristes, qui affectionnent les îles-hôtels de luxe à l’écart de la population pour profiter des plages et admirer les récifs coralliens.

« Nombreux ennemis »

En 2012, un coup d’Etat policier, suivi d’élections, renvoie M. Nasheed dans l’opposition. Son successeur, Abdulla Yameen, amorce un rapprochement inédit avec la Chine, au détriment de l’Inde, allié historique de l’archipel. De nombreux contrats d’infrastructures et de concessions hôtelières sont alors signés avec des entreprises chinoises. En 2018, néanmoins, Ibrahim Solih, un proche de Mohamed Nasheed, est élu président, tandis que lui prend la tête du Parlement. Un an plus tard, un scandale impliquant l’autorité de promotion du tourisme, au fonctionnement opaque, éclate. L’ancien président, Abdulla Yameen, est arrêté, puis condamné à cinq ans de prison ferme pour blanchiment. Parallèlement, le nouveau pouvoir s’éloigne de Pékin et renoue avec l’Inde, occasionnant des frictions avec la Chine, qui redoute de voir ses investissements mis en cause.

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