Publié le : 09/05/2021 – 00:03
Une équipe multidisciplinaire de chercheurs français travaille à la validation d’une nouvelle méthode pour détecter la Covid-19 à l’aide d’un appareil capable d’identifier et de quantifier les molécules gazeuses dans un échantillon d’air exhalé par nos poumons. Aussi simple et rapide d’emploi qu’un éthylotest, l’instrument qui fait l’objet d’une étude clinique dénommée CovidAir est en test au centre de dépistage au Palais des Sports de Gerland à Lyon.
La composition de l’air exhalé par nos poumons varie en fonction de notre état de santé. Lors d’une infection virale, par exemple, nos cellules produisent des composés biochimiques correspondant à cette contamination dont on retrouve la trace infinitésimale dans notre respiration. Pour mettre à profit ce phénomène biologique, un consortium de chercheurs lyonnais teste cette méthode de détection avec un appareil habituellement employé pour mesurer la pollution de l’environnement ou identifier des cas de dopages dans le milieu sportif, nous détaille Christian George directeur de recherche CNRS à l’IrceLyon, l’Institut de recherches sur la catalyse et l’environnement de Lyon.
« Pour mettre en place ce projet, notre équipe spécialisée sur les problèmes de pollution de l’air, a apporté son expertise qui a été développée dans nos laboratoires au fil des années en termes d’analyse chimique des composés organiques volatiles, les fameux COV. Et il y a quelques mois, nous nous sommes posé la question d’appliquer notre savoir-faire à la détection du virus de la Covid-19. L’instrument de mesure que nous employons permet de réaliser une analyse extrêmement fine et complète de la composition de l’air expirée par nos poumons, soit plusieurs milliers de composés par seconde et parmi ces molécules gazeuses on identifie l’empreinte chimique présente ou absente du virus de la Covid-19, ce qui permet de poser un diagnostic. L’étude clinique de CovidAir se présente de la manière suivante : les personnes venant se faire contrôler au centre de dépistage géré par les Hospices de Lyon au Palais des Sports de Gerland font leurs tests PCR, nous leurs proposons alors d’être volontaires pour participer à l’étude CovidAir. Nous leurs demandons de souffler dans le tube de la machine. L’avantage de cette méthode est qu’un seul souffle nous suffit pour indiquer si la personne est infectée ou non. »
Les résultats de l’étude clinique CovidAir sont attendus avant le début des vacances d’été. Si l’expérimentation est concluante ce nouveau type de détecteur de la Covid-19 pourrait être rapidement déployé à large échelle dans l’ensemble des lieux nécessitant un diagnostic rapide, comme les hôpitaux, les aéroports, les stades, les foires, les salons, les salles de concert ou les centres culturels. Mais au-delà de la pandémie, c’est un nouveau champ pour le dépistage de pathologies respiratoires qui est en train de voir le jour. Les chercheurs pensent déjà à transposer le concept à d’autres maladies comme la légionellose ou le cancer. Un détecteur qui permettrait également de réaliser un suivi des patients en informant les thérapeutes en temps réel sur l’effet d’un traitement, d’une vaccination ou d’un médicament.
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