L’Espagne a levé, dans la nuit de samedi 8 à dimanche 9 mai, l’état d’urgence sanitaire en vigueur depuis octobre, permettant à ses habitants de sortir de leur région ou retrouver des proches qu’ils n’avaient pas vus depuis des mois.
L’Espagne est l’un des pays les plus touchés en Europe par la pandémie avec près de 79 000 morts et 3,5 millions de cas. La pandémie a fait au moins 3 272 332 morts dans le monde depuis fin décembre 2019, selon un bilan de l’Agence France-Presse (AFP) à partir de sources officielles samedi.
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La levée des restrictions, un casse-tête en Espagne
A part à Noël où les restrictions avaient été assouplies durant quelques jours pour permettre les réunions familiales, les Espagnols n’ont pas pu quitter leur région depuis le début de l’état d’urgence fin octobre.
La levée de l’état d’urgence, samedi 8 mai à minuit, est un véritable casse-tête pour les régions, compétentes en matière de gestion de la crise sanitaire. Car, depuis octobre, elles avaient pu imposer des couvre-feux et bloquer l’entrée ou la sortie de leur territoire sans avoir besoin de l’autorisation de la justice, grâce à la limitation des libertés fondamentales permise par ce régime d’exception.
Si elle est synonyme de levée du couvre-feu et d’ouverture des régions, la fin de l’état d’urgence ne signifie toutefois pas la fin des restrictions dans ce pays.
Les dix-sept communautés autonomes peuvent, par exemple, toujours limiter les horaires ou la capacité d’accueil des bars, des restaurants ou des commerces. Elles peuvent aussi demander le rétablissement d’un couvre-feu ou le bouclage de leur territoire mais ont désormais besoin pour cela de l’aval d’un tribunal.
Et c’est là que commence le casse-tête. Si l’archipel touristique des Baléares ou la région de Valence ont obtenu le feu vert pour conserver un couvre-feu, le Pays basque (nord), l’une des régions les plus touchées du pays par la pandémie, a vu sa demande de bouclage de la région et de couvre-feu rejetée par la justice.
Plusieurs régions avaient mis la pression ces dernières semaines sur l’exécutif pour qu’il prolonge l’état d’urgence mais celui-ci a refusé, arguant qu’il ne pouvait faire durer indéfiniment un régime d’exception et mettant en avant l’amélioration de la situation sanitaire et l’avancée du programme de vaccination. Pour tenter de les amadouer, le gouvernement a permis aux régions de faire appel devant le Tribunal suprême, la plus haute juridiction espagnole, si des tribunaux locaux retoquent leurs mesures.
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L’Italie veut lever mi-mai la quarantaine pour des voyageurs
De son côté, l’Italie pense à rouvrir le tourisme. « L’objectif est d’à nouveau autoriser les visiteurs de pays étrangers qui ont atteint un haut niveau de vaccination, en relâchant certaines mesures dès la mi-mai », a déclaré le ministre italien des affaires étrangères Luigi Di Maio, après un entretien avec le ministre de la santé Roberto Speranza. « Nous travaillons sur la façon de lever la “mini-quarantaine” pour les personnes en provenance de pays européens, du Royaume-Uni et d’Israël, si elles ont un test négatif, une preuve de vaccination ou ont guéri du coronavirus dans les six derniers mois. »
Les restrictions actuelles concernant les arrivées du reste de l’UE arrivent à expiration le 15 mai. M. Di Maio a ajouté que l’Italie travaillait à augmenter le nombre des vols « exemptés de Covid » depuis et vers les Etats-Unis, pour lesquels l’obligation de quarantaine serait levée en juin.
L’Italie se déconfine prudemment depuis le 26 avril après des mois de restrictions sanitaires, les bars et restaurants pouvant désormais servir leurs clients en extérieur.
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Le variant indien fait flamber les cas en Inde, selon l’OMS
Malgré ces allégements, l’inquiétude demeure sur les variants. Le B.1.617, appelé variant indien, est plus contagieux et semble résister aux vaccins, contribuant à la flambée galopante de l’épidémie en Inde, a averti samedi la scientifique en chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) Soumya Swaminathan.
Pour la première fois samedi, l’Inde a enregistré la mort de plus de 4 000 personnes due au Covid-19 en 24 heures et plus de 400 000 nouvelles contaminations, mais les experts estiment que les chiffres officiels sont largement sous-évalués.
Le variant B.1.617 pourrait être classé par l’OMS dans la liste des variants considérés comme plus dangereux que la version originelle du virus en raison de leur plus grande contagiosité, leur capacité à surmonter les défenses que procurent la vaccination et le taux de mortalité des patients atteints, a estimé la scientifique.
Mais le variant seul ne peut pas être incriminé pour la hausse spectaculaire de cas en Inde, qui semble avoir baissé la garde trop tôt, avec de « grands rassemblements de masse », a-t-elle relevé.
L’Inde, qui est le plus grand producteur mondial de vaccins, n’a jusqu’à présent administré deux doses qu’à 2 % de sa population de 1,3 milliard d’habitants. « Cela va prendre des mois, si ce n’est des années, pour atteindre un taux de 70 à 80 % » de la population immunisée, selon la chercheuse.
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