Les indépendantistes écossais sont arrivés en tête des élections pour le Parlement local, en remportant 64 sièges, juste sous la majorité absolue de 65 sièges, leur permettant de remporter un quatrième mandat à la tête de cette nation britannique.
Selon les résultats rendus publics samedi, les Verts, également en faveur d’une séparation du Royaume-Uni, remportent huit sièges. Un résultat qui ouvre la voie à la formation d’une majorité en faveur de l’indépendance, tandis que les conservateurs de Boris Johnson arrivent en deuxième position avec 31 députés envoyés au Parlement d’Holyrood, à Edimbourg.
Deux jours après le « super-jeudi » d’élections locales au Royaume-Uni, les résultats parviennent progressivement. En Angleterre, ils sont pour l’instant positifs pour les conservateurs au pouvoir, qui ont gagné du terrain dans les régions désindustrialisées (et acquises au Brexit) du Nord et même conquis le bastion travailliste de Hartlepool, qui avait toujours voté Labour en près de cinquante ans.
Peu avant l’annonce des résultats, la populaire première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, qui a conforté son assise, annonçait : « Il semble qu’il n’y ait aucun doute [sur le fait] qu’il y aura une majorité pro-indépendance dans ce Parlement écossais. » S’adressant ensuite à ses partisans, elle a assuré qu’il n’y avait « tout simplement aucune justification démocratique pour Boris Johnson ni pour quiconque à chercher à bloquer le droit du peuple écossais de choisir son propre avenir ».
« C’est la volonté de ce pays », a-t-elle martelé, avertissant que toute tentative des conservateurs de bloquer l’organisation d’un nouveau vote les placerait « en opposition directe avec la volonté du peuple écossais et démontrerait que le Royaume-Uni n’est pas un partenariat entre égaux ».
Boris Johnson, qui a le dernier mot pour autoriser ou non ce référendum, s’y oppose fermement, estimant qu’une telle consultation ne peut se produire « qu’une fois par génération ». Au référendum de 2014, 55 % des électeurs avaient rejeté l’indépendance. « Un référendum dans le contexte actuel est irresponsable et imprudent », a répété le premier ministre britannique au quotidien the Telegraph.
Un test pour Boris Johnson
Le SNP estime cependant que le Brexit a changé la donne, les Ecossais ayant voté à 62 % pour rester dans l’Union européenne. Ce parti se dirige vers un quatrième mandat consécutif et peut se féliciter d’avoir écarté la menace d’Alba, un parti indépendantiste rival créé par Alex Salmond, ancien premier ministre et ex-leader du SNP. Alba ne devrait obtenir aucun siège, a reconnu son fondateur.
Sur Twitter, Nicola Sturgeon a tenu à saluer un « moment important », à savoir l’élection dans la circonscription de Glasgow Kelvin de Kaukab Stewart (SNP), qui devient « la première femme de couleur à être élue au Parlement écossais ».
Dans le reste du Royaume-Uni, les élections de jeudi, premier scrutin depuis la victoire écrasante des conservateurs aux législatives de 2019 – mais aussi depuis le Brexit –, constituaient un test pour le gouvernement de Boris Johnson ainsi que pour l’opposition, qui cherche à se reconstruire.
Le Parti travailliste est en pleine introspection après la défaite cinglante de Hartlepool, qui a laissé le chef du parti, Keir Starmer, « amèrement déçu ». Appelé à une remise en question, il a promis qu’il ferait « tout ce qui est en son possible » pour regagner la confiance des électeurs, sans annoncer de mesures précises.
Sadiq Khan favori à Londres
Le Labour peut toutefois se targuer de très bons résultats au Pays de Galles, où le parti travailliste gallois obtient 30 des 60 sièges du Parlement local, contre 16 pour les conservateurs, ce qui lui permet de se maintenir au pouvoir.
Dans le nord de l’Angleterre, la travailliste Joanne Anderson, 47 ans, est la première femme noire élue à la mairie de Liverpool. Le Labour a aussi enregistré des victoires électorales importantes dans le Grand Manchester et dans la région de Liverpool.
A Londres, le travailliste Sadiq Khan, devenu en 2016 le premier maire musulman d’une grande capitale occidentale, est donné favori pour un deuxième mandat face à son principal adversaire, le conservateur Shaun Bailey, mais les résultats, attendus samedi soir, s’annoncent plus serrés que prévu.
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