France World

Des souffrances infligées à des truies dans un abattoir du groupe Les Mousquetaires-Intermarché

Une enquête de l’association L214 met en cause un abattoir du groupe Les Mousquetaires (Intermarché) pour les souffrances infligées aux truies : coups de pieds, chocs électriques sur tout le corps y compris dans l’anus et sur les yeux, animaux qui se débattent au moment de l’étourdissement… Des manquements à la réglementation déjà constatés par les services vétérinaires en 2016. La Fondation 30 Millions d’Amis réclame des sanctions exemplaires, et réitère son appel au gouvernement pour enfin sortir du modèle de l’élevage intensif.

« Ces images sont dures, je préfère vous prévenir. Mais je crois qu’on ne peut pas les ignorer. Ayons le courage de les regarder et d’agir ». Cet avertissement est donné par Frédéric Lenoir, écrivain et philosophe, membre du jury du Prix Littéraire 30 Millions d’Amis, en préambule d’une nouvelle vidéo rendue publique par l’association L214. Les images qui suivent mettent en cause un abattoir de truies appartenant au groupe Les Mousquetaires et fournissant les magasins Intermarché. Situé à Briec dans le Finistère, cet établissement se présente comme le « premier site Français spécialisé dans la (…) transformation de coches [truies reproductrices, NDLR] ». Quelque 2300 truies y sont abattues chaque semaine, à l’issue de leurs trois années de (triste) vie dans des bâtiments fermés – dont la moitié du temps en cages individuelles – à donner naissance à des porcelets eux-mêmes destinés à l’engraissement.

©L214. Attention, images choquantes.

Sur les images des lanceurs d’alerte, on aperçoit des truies inanimées – tuées dès la sortie des camions en raison de leur état d’épuisement – suspendues à des crochets et treuillées au-dessus de leurs congénères terrifiées. Dans les « couloirs de la mort », des truies à l’arrière-train paralysé se traînent péniblement sur leurs pattes avant, un employé les poussant à coups d’aiguillon électrique et à coups de pied. Un agent va même jusqu’à infliger des chocs électriques dans l’anus d’un animal, tandis qu’un autre va viser, à plusieurs reprises, les yeux. Enfin, dans le « box d’immobilisation » où les porcs sont étourdis avant leur mise à mort, on voit un opérateur tentant d’immobiliser une truie qui se débat. Face aux soubresauts de l’animal, l’homme se sert de sa pince à électronarcose – un instrument pourtant réservé à l’étourdissement – pour maîtriser la truie sans pour autant l’étourdir, provoquant un violent spasme qui tord le corps de l’animal.

Des manquements déjà constatés… par les services vétérinaires !

 

Nouvelle enquête, nouveau scandale.
Sébastien Arsac, L214

Parmi les manquements à la réglementation que les lanceurs d’alerte disent avoir observé lors de leur enquête entre janvier et février 2021, certains avaient pourtant été signalés cinq ans plus tôt, dans un rapport d’inspection des services vétérinaires départementaux (21/04/2016). L’évaluation globale avait conclu à la note « B – Non-conformité mineure » pour l’abattoir, et mentionnait entre autres : la « présence d’un treuil (…) générateur de stress pour le lot d’animaux logé lors de l’utilisation de celui-ci », des « animaux coincés par deux dans [un] couloir », un « écrasement de petits gabarits par les plus gros », ou encore, une « application de la pince [d’électro-narcose] (…) au niveau de l’encolure ou même des épaules, notamment lors d’immobilisation insuffisante. » Un cas qui ne serait malheureusement pas isolé : un audit demandé par le ministère de l’Agriculture – suite aux précédentes enquêtes de l’association – montrait que 80 % des chaînes d’abattage des animaux de boucherie présentaient des non-conformités [« Abattoirs : la synthèse des audits », 2016].

Le regard d’une truie condamnée. ©L214

L’association L214 a déposé plainte pour sévices graves commis envers des animaux, réclamant la fermeture d’urgence de cet abattoir à travers une pétition adressée à Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture, et à Michel Mahé, préfet du Finistère. « Une nouvelle enquête, un nouveau scandale. Une fois de plus, on constate l’extrême souffrance des animaux pour la viande. « L’enfer n’existe pas pour les animaux, ils y sont déjà… » disait Victor Hugo. Avec cet abattoir de Briec en Bretagne, nous y sommes totalement », fustige Sébastien Arsac, porte-parole de L214.

8 Français sur 10 contre l’élevage intensif

« Darwin disait que la morale, c’était la compassion envers les êtres vivants d’une autre espèce. On en est très loin. Je me dis que dans 50 ans, si nos descendants voient ces images, ils penseront que nous étions des barbares. Et ils ont raison », conclut pour sa part le philosophe Frédéric Lenoir. Alors que la quasi-totalité (95 %) des cochons en France subissent l’élevage intensif, 8 Français sur 10 s’opposent à ce mode de production (baromètre Ifop /Fondation 30 Millions d’Amis – 2021) et plus de 928.000 se sont inscrits pour signer le Référendum pour les animaux, soutenu par la Fondation 30 Millions d’Amis, proposant de mettre un terme à l’élevage intensif.

Source

L’article Des souffrances infligées à des truies dans un abattoir du groupe Les Mousquetaires-Intermarché est apparu en premier sur zimo news.