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Séoul embarrassé par l’envoi vers la Corée du Nord de tracts hostiles au régime de Pyongyang

Lors d’un envoi de tracts vers la Corée du Nord, en 2011. Au centre, Park Sang-hak, réfugié nord-coréen et président de l’Association des combattants pour une Corée du Nord libre Lors d’un envoi de tracts vers la Corée du Nord, en 2011. Au centre, Park Sang-hak, réfugié nord-coréen et président de l’Association des combattants pour une Corée du Nord libre

L’envoi, désormais illégal, par des transfuges nord-coréens installés en Corée du Sud de ballons vers la Corée du Nord, portant des messages hostiles au régime de Pyongyang, embarrasse Séoul – et fait enrager Pyongyang. « Une provocation intolérable », a réagi dans un communiqué, dimanche 2 mai, Kim Yo-jong, sœur du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un. « Nous considérons les actions commises par les déchets humains au Sud comme une provocation sérieuse contre notre Etat et nous allons étudier les actions correspondantes » – les « déchets humains » faisant référence aux transfuges.

Outre la réaction nord-coréenne, qui enterre un peu plus une politique de rapprochement avec le Nord déjà au point mort, le texte interdisant ces envois reste vivement contesté, en Corée du Sud comme à l’international. Le tout, alors que le président sud-coréen, Moon Jae-in, doit se rendre à Washington pour un sommet le 21 mai avec son homologue américain, Joe Biden, en grande partie pour discuter de la question nord-coréenne.

L’emballement autour des envois suit l’annonce, le 30 avril, par Park Sang-hak, réfugié nord-coréen et président de l’Association des combattants pour une Corée du Nord libre, de l’envoi par son organisation de 500 000 pamphlets, 500 brochures et 5 000 billets d’un dollar depuis les provinces de Gyeonggi et de Gangwon, voisines de la Corée du Nord, à bord de 10 gros ballons. Les envois ont été effectués de nuit. Sur les images diffusées par l’organisation, M. Park explique vouloir mettre fin à la « dictature héréditaire » à Pyongyang.

« Guerre psychologique »

Réagissant à l’annonce des envois, le ministère sud-coréen de l’unification a temporisé, préférant attendre une confirmation des faits avant d’engager d’éventuelles poursuites. « La police et l’armée enquêtent », a simplement déclaré Cha Deok-cheol, porte-parole adjoint du ministère.

La vivacité de la réaction nord-coréenne ne surprend guère. Pyongyang a toujours vivement condamné ces envois – dont l’origine remonte à la guerre de Corée (1950-1953) et qui ont régulièrement été utilisés dans le cadre de la « guerre psychologique » entre les deux voisins. Pyongyang y voit une insulte à ses dirigeants, et n’hésite pas à riposter.

Lors du sommet intercoréen de 2018, Kim Jong-un et Moon Jae-in avaient convenu d’y mettre fin. Mais M. Park et les autres mouvements de transfuges les ont poursuivis, au point de provoquer en juin 2020 une montée des tensions dans la péninsule. Kim Yo-jong, en charge de la politique intercoréenne au sein du régime, a exigé de Séoul l’interdiction des activités jugées « provocatrices » des transfuges nord-coréens, car elles pourraient affecter les relations entre les deux Corées. En signe de mécontentement, le Nord avait détruit le bureau de liaison intercoréen ouvert quelques mois auparavant à Kaesong, ville nord-coréenne proche de la zone démilitarisée (DMZ).

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