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Les cent premiers jours de Joe Biden : les jeux sont faits

Le président Joe Biden, au Congrès, le 28 avril à Washington. Le président Joe Biden, au Congrès, le 28 avril à Washington.

Tout est en place, désormais. Cent jours après son arrivée à la Maison Blanche, dans une capitale fédérale où résonnaient encore les échos de l’assaut trumpiste contre le Capitole, Joe Biden a tracé son cap pour le meilleur et pour le pire : réhabiliter l’Etat fédéral pour rattraper le retard accumulé par les Etats-Unis en matière d’infrastructures, de santé ou d’éducation, restaurer ce faisant la classe moyenne, première bénéficiaire des milliards de dollars prévus par ces grands projets, pour finalement refonder la confiance dans les vertus et mérites de la démocratie américaine, à l’intérieur comme au-delà de ses frontières.

« Notre Constitution s’ouvre sur les mots, aussi banals que cela puisse paraître, “Nous, le peuple”. Eh bien, il est temps de se rappeler que “nous, le peuple”, c’est le gouvernement, c’est vous et moi. » Ce gouvernement n’est pas « une force installée dans une capitale lointaine, pas une force puissante sur laquelle nous n’aurions aucun contrôle, il s’agit de nous, “nous, le peuple” », a affirmé le président des Etats-Unis lors de son adresse au Congrès, le 28 avril.

Joe Biden répondait par avance aux républicains. Ces derniers considèrent que les démocrates ont développé un fétichisme de l’Etat qui leur fait passer par pertes et profits leurs concitoyens, voire glisser vers un socialisme assimilé à un cortège de désespérances. Il a anticipé les accusations de dépenses inconsidérées en les rebaptisant investissements indispensables, pour que les Etats-Unis puissent espérer conserver leur rang.

« Mondialiste »

« Le peuple » sera la citadelle à prendre dans la bataille qui se jouera dans 555 jours, lors des élections de mi-mandat, puis dans 1 283 jours, au terme du mandat présidentiel en cours. Joe Biden a pris un temps d’avance en présentant une vision cohérente de son pays et de sa place dans le monde. Il va être difficile en outre d’habiller en « mondialiste », insulte trumpienne suprême, ce président qui a souhaité s’adresser à « tant de gens avec qui j’ai grandi » et « qui se sentent laissés pour compte, oubliés dans une économie qui évolue si rapidement », pour leur assurer qu’« il n’y a aucune raison pour que les pales des éoliennes ne puissent pas être construites à Pittsburgh au lieu de Pékin », ou que les Etats-Unis ne puissent pas devenir les champions de la voiture électrique.

Les républicains, qui ont jeté par-dessus bord le conservatisme fiscal qui leur tenait lieu de colonne vertébrale pendant le mandat précédent, n’ont plus guère à défendre pour le moment que l’exaltation éthérée d’une manière d’ordre naturel fondé sur le chacun pour soi qui fait que les riches le sont toujours plus, complété par des Bibles et des fusils pour les autres.

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