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RDC : le président proclame « l’état de siège » dans deux provinces touchées par la violence

Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, en visite à l’Elysée, à Paris, le 27 avril. Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, en visite à l’Elysée, à Paris, le 27 avril.

Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a décrété l’« état de siège » dans deux provinces de l’Est du pays frappées par la violence des groupes armés et des massacres de civils, a indiqué le porte-parole du gouvernement vendredi soir 30 avril. Une « ordonnance » doit encore détailler les modalités d’application de cet « état de siège » annoncé dans les deux provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.

Jeudi, le président Tshisekedi avait prévenu qu’il préparait des « mesures radicales » face à l’insécurité dans l’Est du pays. Mardi à Paris, il avait demandé au président Emmanuel Macron l’aide de la France pour « éradiquer » dans la région de Beni (Nord-Kivu) les Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe armé « à tendance islamiste, au discours islamiste et aux méthodes islamistes » selon lui.

Lundi, son nouveau premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde évoquait déjà « l’état d’urgence » à l’Est, « avec notamment le remplacement de l’administration civile par l’administration militaire ».

Massacre de 1 000 civils depuis novembre 2019

Des dizaines de groupes armés de taille variable sont encore actifs dans l’Est de la RDC, jusqu’à 122, d’après un groupe d’experts. Les ADF, à l’origine des rebelles musulmans ougandais, sont de loin les plus meurtriers : ils sont accusés du massacre de plus de 1 000 civils rien que depuis novembre 2019 dans le territoire de Beni.

A Beni, la police a dispersé vendredi matin un sit-in de lycéens qui ont manifesté pendant une semaine devant la mairie pour demander la présence sur place du président Tshisekedi, et le départ de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco), accusée de ne rien faire face aux groupes armés.

Riches en minerais, à la frontière de l’Ouganda, du Rwanda et du Burundi, les deux provinces du Nord et du Sud-Kivu ont basculé dans la violence lors des deux guerres du Congo (1996-97, 1998-2003), sans retrouver une vraie stabilité depuis. Plus au nord, la province de l’Ituri a de nouveau basculé dans la violence fin 2017 après une accalmie d’une quinzaine d’années.

Le Monde avec AFP

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