France World

Négociations sur le nucléaire iranien : la Russie invite les Etats-Unis à faire le premier pas

L’ambassadeur russe Mikhaïl Oulianov quitte le Grand Hotel de Vienne, Autriche, le 27 avril. L’ambassadeur russe Mikhaïl Oulianov quitte le Grand Hotel de Vienne, Autriche, le 27 avril.

Comme un long massage cardiaque, les négociations se poursuivent à Vienne, depuis le 6 avril, pour sauver l’accord sur le nucléaire iranien (JCPoA). Américains et Iraniens ne se parlent pas directement, obligeant les délégations des autres parties impliquées (France, Allemagne, Royaume-Uni, Chine, Russie, Union européenne) à des navettes incessantes. Un prudent optimisme et un sentiment d’urgence se confondent chez les acteurs du dossier.

Sa complexité est liée au contexte politique et sécuritaire : d’une part l’élection présidentielle iranienne à venir en juin, et d’autre part les opérations clandestines, attribuées généralement à Israël, menées contre le programme nucléaire de la République islamique. A l’instar de l’explosion spectaculaire sur le site de Natanz, le 11 avril, qui a poussé Téhéran, en réponse, à reprendre l’enrichissement à 60 % de l’uranium, une violation grave de ses engagements au titre du JCPoA.

Mais cette escalade n’a pas conduit les signataires à la rupture, au nom de l’objectif supérieur que représente le sauvetage du JCPoA, dont les Etats-Unis s’étaient retirés en 2018. Deux groupes d’experts ont été formés : l’un travaille sur les sanctions américaines à lever, l’autre sur les mesures que l’Iran devra prendre pour se remettre en conformité avec le JCPoA. Deux feuilles de route sont à l’état d’ébauche. Un troisième groupe a débuté ses travaux le 28 avril afin de coudre ensemble ces démarches.

Equation complexe

Parmi les diplomates impliqués dans cet exercice délicat figure l’ambassadeur russe auprès des organisations internationales à Vienne, Mikhaïl Oulianov. Un connaisseur du dossier : au moment de la signature du JCPoA, en 2015, il dirigeait le département de la non-prolifération et du contrôle des armements, à Moscou, au ministère des affaires étrangères.

Dans un entretien au Monde, M. Oulianov confie son espoir d’un succès diplomatique, au cours des prochaines semaines. « J’estime que les Etats-Unis devraient faire le premier pas, parce que ce sont eux qui ont quitté l’accord, créant ainsi de nombreux problèmes avec leur politique de pression maximale, dit-il. Ce serait juste. Des pas initiaux de part et d’autre créeraient une atmosphère plus favorable pour les négociations, mais c’est à Washington et à Téhéran de se prononcer. »

Cela étant posé, le diplomate russe, qui a rencontré jeudi l’envoyé spécial américain Robert Malley, a tout de même une idée de la forme possible de ce premier engagement. « Je ne vois aucune raison pour laquelle les Etats-Unis devraient conserver les avoirs iraniens gelés en Iran, en Corée du Sud ou au Japon, affirme-t-il. Cet argent ne leur appartient pas, il a été saisi illégalement. Il est grand temps pour les Etats-Unis de le libérer, en signe de bonne volonté. »

Il vous reste 58.83% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Source

L’article Négociations sur le nucléaire iranien : la Russie invite les Etats-Unis à faire le premier pas est apparu en premier sur zimo news.