France World

La forêt amazonienne brésilienne rejette plus de carbone qu’elle n’en absorbe

Publié le : 30/04/2021 – 18:46

Des chercheurs tirent la sonnette d’alarme. Pour la première fois, une étude chiffrée, publiée jeudi, révèle que l’Amazonie brésilienne, rempart contre le réchauffement climatique, n’absorbe plus autant de carbone qu’elle n’en émet.

L’un des derniers « poumon » de la planète, agissant contre le réchauffement climatique est en train de basculer. La forêt amazonienne brésilienne, victime du changement climatique et des activités humaines, a rejeté ces dix dernières années plus de carbone qu’elle n’en a absorbé. Ce basculement majeur et inédit a été chiffré pour la première fois par une étude publiée jeudi 29 avril.

Sans les forêts, un des « poumons » de la planète qui absorbe entre 25 et 30 % des gaz à effet de serre émis par l’Homme, le dérèglement climatique serait bien pire.

Mais depuis plusieurs années, les scientifiques s’inquiètent d’un essoufflement des forêts tropicales. Ils craignent qu’elles puissent de moins en moins bien jouer leur rôle de puits de carbone. Et l’inquiétude vient notamment de la forêt amazonienne, qui représente la moitié des forêts tropicales de la planète.

Les pertes se concentrent en Amazonie brésilienne 

L’étude, publiée dans Nature Climate Change par une équipe internationale, se penche plus particulièrement sur l’Amazonie brésilienne, qui représente 60 % de cette forêt primaire, et le constat est sombre.

Entre 2010 et 2019, cette forêt a perdu de sa biomasse : les pertes de carbone de l’Amazonie brésilienne sont environ 18 % supérieures aux gains, a précisé dans un communiqué l’Institut français de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae).

« C’est la première fois qu’on a des chiffres qui montrent qu’on a basculé et que l’Amazonie brésilienne est émettrice » nette de carbone, explique à l’AFP l’un des auteurs, Jean-Pierre Wigneron, chercheur à l’Inrae.

Pour l’instant, a priori, « les autres pays compensent les pertes de l’Amazonie brésilienne » et ainsi « l’ensemble de l’Amazonie n’a pas encore basculé, mais elle pourrait le faire bientôt », poursuit-il.

Une surface boisée abîmée 

L’étude met d’autre part en avant la responsabilité méconnue, mais majeure, des « dégradations » de la forêt. Contrairement à la déforestation qui fait disparaître la surface boisée, les dégradations incluent tout ce qui peut l’abîmer, sans pour autant la détruire totalement : arbres fragilisés en bordure des zones déforestées, coupes sélectives, petits incendies, mortalité des arbres liée à la sécheresse. Des atteintes moins facilement décelables que de grandes étendues rasées.

Utilisant un indice de végétation issu d’observations satellitaires micro-ondes, permettant de sonder l’ensemble de la strate de végétation et pas seulement le sommet de la canopée, l’étude conclut que ces dégradations de la forêt ont contribué à 73 % des pertes de carbone, contre 27 % pour la déforestation, pourtant de grande ampleur.

Avec AFP  

Source

L’article La forêt amazonienne brésilienne rejette plus de carbone qu’elle n’en absorbe est apparu en premier sur zimo news.