Publié le : 29/04/2021 – 06:02
L’astronaute Michael Collins est décédé, mercredi, d’un cancer à l’âge de 90 ans. Il a fait parti de la mission Apollo 11 en juillet 1969. Pendant que Neil Armstrong et Buzz Aldrin marchèrent sur la Lune, il demeura en orbite dans le module de commande à contempler de haut le satellite de la Terre.
Moins connu que ses compères Neil Armstrong et Buzz Aldrin, Michael Collins n’en reste pas moins une légende dans la conquête de l’espace. L’astronaute américain, membre d’Apollo 11, la première mission habitée vers la Lune, est décédé mercredi 28 avril d’un cancer à l’âge de 90 ans, a annoncé sa famille dans un communiqué.
Pilote du module de commande et de service, il était resté en orbite pendant que ses compères avaient marché sur la Lune.
Malgré son grand âge, Michael Collins restait ces dernières années le plus actif des vétérans d’Apollo, et le plus poétique lorsqu’il évoquait ses souvenirs de la Lune.
« Quand nous sommes partis et l’avons vue, oh, quelle sphère imposante », avait-il raconté en 2019 à Washington. « Le soleil était derrière elle, donc elle était illuminée d’un cercle doré qui rendait les cratères vraiment étranges, en raison du contraste entre le plus blanc des blancs, et le plus noir des noirs. »
« Aussi splendide et impressionnante fut-elle, ce n’était rien par rapport à ce qu’on voyait par l’autre hublot », a-t-il poursuivi. « Là-bas, se trouvait ce petit pois de la taille d’un pouce au bout de votre bras, une magnifique petite chose nichée dans le velours noir du reste de l’univers. »
« J’ai dit au centre de contrôle : « Houston, je vois le monde dans mon hublot ». »
Un rôle salué par la Nasa et Joe Biden
« Mon cher Mike, où que tu sois allé ou seras, tu auras toujours la flamme pour nous porter avec adresse vers de nouveaux cieux et le futur. Tu nous manqueras. Puisses-tu reposer en paix », a salué son camarade Buzz Aldrin, dernier membre encore vivant d’Apollo 11.
« Aujourd’hui la nation a perdu un véritable pionnier et un défenseur pour la vie de l’exploration en la personne de Michael Collins », a réagi la Nasa dans un communiqué.
« Certains l’appelaient « l’homme le plus seul de l’Histoire » – pendant que ses collègues marchaient sur la Lune pour la première fois, il aidait notre nation à franchir un jalon crucial », souligne également l’agence spatiale américaine.
« Michael Collins a vécu une vie au service de notre pays », a réagi Joe Biden dans un communiqué, soulignant qu’il avait « à la fois écrit et permis de raconter l’histoire des réussites remarquables de notre nation dans l’espace ».
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« Il n’a peut-être pas reçu la même gloire, mais c’était un partenaire à égalité, rappelant à notre nation l’importance de la collaboration au service de grands desseins », a ajouté le président américain.
Une riche carrière publique
Né le 31 octobre 1930 à Rome d’un père diplomate, Michael Collins se forme à l’académie militaire de West Point et devient pilote de chasse puis d’essai pour l’US Air Force.
En 1963, il rejoint la Nasa, deux ans après le défi lancé par le président John F. Kennedy de voir un Américain marcher sur la Lune avant la fin de la décennie.
Il effectue plusieurs sorties dans l’espace, notamment aux commandes de Gemini 10 en 1966, et est choisi pour participer à la première mission habitée vers la Lune. Seul membre de l’équipage d’Apollo 11 à ne pas avoir marché sur le satellite de la Terre, Collins dit n’en avoir gardé aucune amertume. Il confie même par la suite « avoir été très heureux de rester tout seul » pendant 32 heures, soulignant non sans humour « avoir été l’un des rares Américains à ne pas avoir suivi l’alunissage car il n’y avait pas de télé à bord ».
À l’instar d’Aldrin et Armstrong, Collins quitte rapidement la Nasa après le retour triomphal sur Terre et mène une riche carrière publique.
Il est nommé secrétaire d’État adjoint pour les affaires publiques par le président Richard Nixon, puis dirige la construction du musée de l’air de Washington, en assumant la présidence (1971-1978). Il devient ensuite consultant et écrit des ouvrages liés à l’aventure spatiale.
Avec AFP
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