Des salariés de la Fonderie de Bretagne continuaient mercredi le blocage de leur usine à Caudan (Morbihan) pour demander leur maintien au sein du groupe Renault, qui a mis en vente le site, une réunion avec des élus n’ayant pas permis de les « rassurer » sur leur avenir.
« Le blocage continue, c’est clair et net. Les salariés n’ont plus envie de produire pour un employeur qui nous méprise et nous maltraite », a déclaré à la mi-journée Maël Le Goff, délégué CGT, à l’issue d’une réunion avec le président PS de la région Loïg Chesnais-Girard et des élus.
Le blocage du site, où travaillent 350 personnes, a commencé mardi matin et plusieurs membres de la direction ont été retenus toute la journée dans l’usine avant d’avoir pu quitter leurs bureaux dans la soirée.
Installée à Caudan, près de Lorient, depuis 1965, la Fonderie de Bretagne fabrique des bras de suspension, des collecteurs et coudes d’échappement, ainsi que des différentiels de boîte de vitesse.
Pour Maël Le Goff, « ce n’est pas cette réunion qui va nous rassurer. Tout ce qu’on entend, ce n’est que des mauvaises nouvelles, il n’y a pas d’actes ». Il a qualifié la situation d’ »intenable ».
Le président de la région a affirmé que « la Bretagne veut garder de l’industrie », estimant que « la production en France est indispensable ».
Selon lui, « Renault, s’il reste présent, doit assumer ses responsabilités et s’il trouve un partenaire doit assurer la visibilité de long terme de ce site, par des investissements et par de la commande ».
« Je ne vois pas qui pourrait oser dire qu’on peut mettre des milliards pour sauver le groupe Renault et laisser partir l’industrie. C’est pas entendable », a-t-il insisté.
Le maire de Lorient Fabrice Loher (divers droite) a, lui, rappelé que « Renault a besoin de l’aide des collectivités locales. Ces dernières années, on a mis quelques millions d’euros. L’argent public ne peut pas être donné sans contrepartie ». Il a réclamé lui aussi « un engagement ferme de Renault sur les volumes de production ».
Mardi soir, la direction de Renault avait condamné « fermement » le blocage de l’usine et assuré que « la recherche d’un repreneur suit actuellement son cours afin de maintenir les activités du site et d’assurer la pérennité des emplois ».
Mercredi matin, le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a apporté son soutien aux salariés de la Fonderie de Bretagne, « où il y a du savoir-faire ». Les fonderies « sont toutes confrontées à des constructeurs, et les deux français (…) refusent de donner de l’activité à ces fonderies et préfèrent envoyer l’activité à l’autre bout de l’Europe au détriment et des questions économiques et des questions environnementales », a-t-il commenté sur France Inter.
Selon le numéro un de la CGT, cette situation est « complètement à l’inverse des déclarations fracassantes du gouvernement sur le besoin de relocaliser ».
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