France World

Nord-est du Nigeria : au moins trente et un militaires tués dans une embuscade djihadiste

https://img.lemde.fr/2021/04/27/482/0/4797/2389/1440/720/60/0/64a2200_334296524-000-8zy4my.jpg

De gauche à droite : le chef d’état-major de l’armée de terre, le chef d’état-major de la défense, le chef d’état-major de l’air et le chef d’état-major de l’air, lors des opérations militaires Lafiya Dole à Maiduguri, au Nigeria, le 31 janvier 2021. De gauche à droite : le chef d’état-major de l’armée de terre, le chef d’état-major de la défense, le chef d’état-major de l’air et le chef d’état-major de l’air, lors des opérations militaires Lafiya Dole à Maiduguri, au Nigeria, le 31 janvier 2021.

Au moins trente et un militaires ont été tués dimanche 25 avril sur une route du nord-est du Nigeria où des djihadistes liés au groupe Etat islamique (EI) ont tendu une embuscade à leur convoi, ont indiqué lundi matin deux responsables militaires ayant requis l’anonymat.

Une vingtaine de véhicules de combattants de l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) ont attaqué dimanche vers midi (11 heures GMT) ce convoi militaire dans la localité de Mainok, située dans la périphérie de Maiduguri, capitale de l’Etat du Borno, épicentre de l’insurrection djihadiste dans le nord-est du pays qui dure depuis plus de dix ans.

« Dans l’embuscade des terroristes, nous avons perdu trente et un soldats, dont leur commandant qui était un lieutenant-colonel », a déclaré un officier de l’armée sous le couvert de l’anonymat. Le convoi acheminait des armes vers Maiduguri lorsqu’il a été attaqué, a déclaré une deuxième source militaire qui a donné un bilan similaire. « Les terroristes sont arrivés dans plusieurs camions, dont quatre véhicules blindés et ont engagé le convoi dans une bataille féroce », a déclaré le second officier.

Les djihadistes ont fait « pleuvoir » des roquettes sur le convoi et ont submergé les soldats, entraînant des « pertes colossales, a-t-il affirmé. Nous avons perdu beaucoup d’hommes de manière horrible. »

Près de 36 000 morts depuis 2009

Les assaillants se sont emparés d’armes et de deux blindés lors de l’attaque avant d’envahir une base militaire située à l’extérieur de Mainok, ont précisé les deux sources. Ils l’ont partiellement brûlée ainsi que plusieurs véhicules militaires.

Dans un communiqué, le porte-parole de l’armée nigériane, Mohammed Yerima, a donné lundi soir un bilan bien inférieur, assurant que sept militaires, dont un officier, avaient été tués et cinq blessés. Les soldats « ont été attaqués de plusieurs directions » par des djihadistes « sur des véhicules armés ou à pied », selon M. Yerima. Les combats ont duré « plusieurs heures » et des avions et un hélicoptère de combat ont été engagés. « A l’heure actuelle, nos troupes contrôlent totalement Mainok », a assuré le porte-parole.

Par le passé, Mainok a été plusieurs fois prise pour cible par les djihadistes qui avaient notamment déjà envahi sa base militaire. L’Iswap installe fréquemment de faux postes de contrôle le long de la route reliant Maiduguri à Damaturu, dans l’Etat voisin de Yobe, sur laquelle se trouve Mainok, tuant et enlevant des voyageurs.

Depuis le début de la rébellion du groupe islamiste radical Boko Haram en 2009 dans le nord-est du Nigeria, le conflit a fait près de 36 000 morts et 2 millions de déplacés. En 2016, le groupe s’est scindé, avec d’un côté la faction historique et de l’autre l’Iswap, reconnu par l’organisation Etat islamique (EI).

Dans l’Etat voisin de Yobe, quelque 2 000 personnes ont fui ce week-end la ville de Geidam, attaquée vendredi soir par des combattants de l’Iswap qui se trouvaient toujours dans la localité lundi, selon des responsables locaux et des habitants. L’armée avait affirmé samedi dans un communiqué avoir repoussé les djihadistes.

Dans les combats qui ont opposé l’armée à ces djihadistes vendredi, au moins onze civils ont été tués, ont affirmé à l’AFP des habitants. Les habitants ont commencé à fuir après l’assassinat, selon eux, de deux chrétiens et de deux professeurs musulmans. « Tout le monde est en train de fuir car les insurgés ont commencé à tuer ceux qui sont chrétiens et ceux qui ont une éducation occidentale », a affirmé à l’AFP Babagana Kyari. « Ils sont arrivés chez eux et les ont égorgés », a également affirmé à l’AFP un autre habitant, Ari Sanda.

Le Monde avec AFP

Source

L’article Nord-est du Nigeria : au moins trente et un militaires tués dans une embuscade djihadiste est apparu en premier sur zimo news.