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Chronique. Il est rare que le président des Etats-Unis doive attendre la dernière minute pour savoir si ses invités vont accepter son invitation. C’est pourtant l’affront que vient de subir Joe Biden. Ce n’est que le 21 avril, la veille du sommet qu’il organisait sur le climat, que la Chine a annoncé la participation de Xi Jinping.
Qu’il est loin le temps où le numéro un chinois en visite aux Etats-Unis charmait ses interlocuteurs en coiffant un chapeau de cow-boy. C’était en février 1979. Mao était mort depuis moins de trois ans et son successeur, Deng Xiaoping, voulait montrer que la Chine s’ouvrait au monde.
Quarante-deux ans plus tard, le président chinois tient, au contraire, à prendre ses distances avec l’Oncle Sam. Le 21 mars, alors que les diplomates qu’il avait dépêchés à Anchorage venaient d’affronter leurs homologues américains au cours d’une joute verbale d’une rare intensité, Xi Jinping inspectait, plus impérial que jamais, les champs de thé du Fujian, philosophant sur les vertus de la culture traditionnelle chinoise. Revêtir un Stetson ne lui a sans doute jamais traversé l’esprit. Le ferait-il que les Chinois lui en tiendraient rigueur. Certes, nombre d’entre eux continuent de rêver d’envoyer leur enfant unique dans les universités américaines et, en privé, certains confient avoir davantage confiance dans les vaccins américains que dans les leurs. Malgré tout, si les sondages réalisés en Occident montrent une nette dégradation de l’image de la Chine, l’inverse est sans doute tout aussi vrai.
Modèle contre modèle
Même Tesla vient d’en faire les frais. Le constructeur américain, qui a ouvert une usine à Shanghaï en pleine guerre commerciale sino-américaine, est bien en cour à Pékin. Cela n’a pas empêché les internautes de prendre fait et cause pour la femme chinoise qui, le 19 avril, est montée sur le toit d’une Tesla au salon de l’auto de Shanghaï pour protester contre un freinage prétendument défectueux. « L’arrogance, voire le manque de respect pour le marché et les consommateurs chinois, n’est pas une réponse appropriée », ont jugé les autorités. Tesla a dû s’excuser et fournir aux autorités les données sur les trente minutes précédant l’accident.
Contrairement à ce que certains pensaient, les accusations de génocide et de travail forcé au Xinjiang n’ont provoqué aucun débat de fond en Chine. Dans leur grande majorité, les Chinois semblent croire le discours martelé par la propagande : il s’agit d’une tentative des Américains pour affaiblir leur pays et appauvrir une région au succès économique éclatant.
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