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Entre l’Occident et la Russie, la valse des diplomates

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Des diplomates tchèques sommés de quitter la Russie arrivent avec leurs familles à l’aéroport de Vaclav Havel, à Prague, le 19 avril. Des diplomates tchèques sommés de quitter la Russie arrivent avec leurs familles à l’aéroport de Vaclav Havel, à Prague, le 19 avril.

Aussi laconiques que secs, les communiqués se succèdent. Les départs précipités, aussi. En un peu plus de quatre ans, depuis la décision prise par Barack Obama d’expulser, en janvier 2017, 35 diplomates russes accusés d’ingérence dans l’élection présidentielle américaine qui a vu l’arrivée de Donald Trump au pouvoir, pas moins de 309 représentants de la Russie, selon le décompte du Monde, ont dû quitter le territoire européen et nord-américain – ou s’apprêtent à le faire si l’on tient compte de l’ultimatum posé d’ici à fin mai par la République tchèque concernant 63 diplomates russes supplémentaires.

La dernière expulsion en date est venue de Roumanie. Lundi 26 avril, Bucarest a annoncé le départ d’un attaché militaire adjoint de l’ambassade de Russie, Alexeï Grichaïev, « déclaré persona non grata au vu de ses activités et de ses actions contraires à la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques ». Une décision prise avant tout en signe de solidarité avec la République tchèque, en plein conflit diplomatique avec Moscou depuis que, le 17 avril, son premier ministre, Andrej Babis, a assuré avoir en sa possession les « preuves irréfutables » de l’implication de la Russie dans l’explosion d’un entrepôt de munitions ayant entraîné, en 2014, la mort de deux personnes. M. Babis avait alors « invité » 18 diplomates russes à quitter aussitôt le territoire tchèque en représailles.

L’affaire Skripal a marqué un tournant

La présence sur les lieux de l’explosion, selon Prague, de « Rouslan Bachirov » et « Alexandre Petrov », les deux agents russes connus sous ce même nom d’emprunt mis en cause dans la tentative d’empoisonnement de l’ex-agent double Sergueï Skripal à Salisbury (Royaume-Uni), en 2018, a suscité des réactions épidermiques dans l’Union européenne (UE). La Slovaquie et les trois pays baltes, l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie, ont annoncé l’expulsion de sept diplomates russes, et pressent les autres Etats membres d’en faire autant.

L’année 2018 a en effet marqué un tournant dans les relations entre la Russie et l’Occident. Pour la première fois, l’affaire Skripal avait abouti à la réaction coordonnée de vingt-six pays pour expulser 144 diplomates russes : 60 aux Etats-Unis, 23 au Royaume-Uni, 13 en Ukraine, 4 en France, au Canada, en Allemagne et en Pologne, 3 en République tchèque, en Moldavie et en Lituanie, 2 en Australie, Italie, Espagne, Danemark, Pays-Bas et Albanie, 1 en Belgique, Estonie, Lettonie, Finlande, Suède, Norvège, Irlande, Roumanie, Croatie, Macédoine et Hongrie. « Six autres Etat-membres ont rappelé leurs ambassadeurs en Russie pour des consultations », rappelle Peter Stano, porte-parole aux affaires étrangères de la Commission européenne. L’OTAN, aussi, avait retiré leurs accréditations à sept membres de la mission russe, ainsi réduite, et rejeté trois demandes d’accréditation supplémentaires.

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