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Publié le : 27/04/2021 – 13:47Modifié le : 27/04/2021 – 14:23
Les trois otages étrangers enlevés lundi au Burkina Faso, dont deux ressortissants espagnols et un ressortissant irlandais, auraient été tués, a appris mardi l’agence Reuters de deux sources proches des services de sécurité du pays.
Le Burkina Faso avait lancé d’intenses recherches par les forces de sécurité, dans l’est du Burkina Faso, pour retrouver quatre personnes portées disparues dans une attaque lundi 26 avril, parmi lesquelles deux Espagnols et un Irlandais. Mais, les trois étrangers auraient été tués, a appris mardi 27 avril l’agence Reuters de deux sources proches des services de sécurité.
Ils étaient portés disparus après une embuscade menée par des jihadistes dans l’est du Burkina Faso contre une patrouille anti-braconnage.
Plus tôt, une autre source de haut rang de ces services de sécurité avait également indiqué à l’AFP qu’ »au moins deux des trois Occidentaux ont été blessés selon des témoignages, ce qui fait craindre qu’ils n’aient été (…) tués par les terroristes ».
« Il est prématuré de tirer des conclusions, mais les chances » de les retrouver vivants « diminuent au fil des heures qui passent », avait-elle ajouté, précisant que « les recherches de grande ampleur menées » pour les localiser « sont toujours infructueuses ».
L’Espagne a confirmé quelques heures plus tôt la disparition de deux de ses ressortissants après l’attaque lundi dans la journée d’une patrouille anti-braconnage composée de militaires et de gardes-forestiers burkinabè, accompagnée de formateurs et journalistes occidentaux, sur l’axe Fada N’Gourma-Pama dans l’est du Burkina Faso.
« Deux citoyens espagnols qui se trouvaient au Burkina Faso sont portés disparus », ont indiqué à l’AFP des sources au sein du ministère des Affaires étrangères.
Les autorités espagnoles étaient « en contact permanent avec les autorités du Burkina Faso (…) afin de localiser ces deux Espagnols » et « informent régulièrement les familles » des deux disparus, ont-elles ajouté.
Selon des sources locales et sécuritaires, un Irlandais et un Burkinabé ont aussi disparu après cette attaque qui a également fait trois blessés.
Les deux Espagnols et l’Irlandais portés disparus sont « des journalistes-formateurs travaillant pour le compte d’une ONG qui œuvre pour la protection de l’environnement », selon une source sécuritaire du Burkina.
L’attaque a été menée par des hommes armés circulant à bord de deux véhicules pick-up et d’une dizaine de motos, selon les sources sécuritaires, qui ont précisé que des armes et du matériel, des motos, deux pick-up et un drone, avaient été emportés par les assaillants.
Prise d’otages étrangers
Plusieurs prises en otage d’étrangers ont eu lieu ces dernières années au Burkina Faso, confronté depuis 2015 à des attaques jihadistes de plus en plus fréquentes.
Un couple d’Australiens avait été enlevé à Djibo, à la frontière avec le Mali et le Niger, dans la nuit du 15 au 16 janvier 2016 lors d’une action apparemment coordonnée avec des attentats à Ouagadougou.
Cette nuit-là, des jihadistes avaient ouvert le feu dans les cafés, restaurants et hôtels de l’avenue Kwame Nkrumah, haut lieu de la vie nocturne ouagalaise, faisant 30 morts et 71 blessés.
La femme, Jocelyn Elliot, avait été remise par ses ravisseurs aux autorités nigériennes environ un mois après son enlèvement. Elle était ensuite rentrée au Burkina avant de regagner l’Australie. L’homme est toujours porté disparu.
En décembre 2018, un couple italo-canadien avait disparu sur la route entre Bobo-Dioulasso et Ouagadougou. Il avait été libéré au Mali voisin, après plus d’un an de captivité.
Quelques mois auparavant, en septembre 2018, ce sont un Indien et un Sud-Africain qui avaient été enlevés sur le site d’une mine d’or à Inata, dans le nord-ouest du Burkina, puis libérés.
Le Burkina Faso, frontalier du Mali et du Niger en proie aux attaques jihadistes, en est également la victime régulière depuis 2015.
D’abord concentrées dans le nord du pays, limitrophe du Mali, les exactions attribuées à des groupes jihadistes, dont le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) affilié à Al-Qaïda et l’Etat islamique au grand Sahara (EIGS), ont ensuite visé la capitale et d’autres régions, notamment l’est et le nord-ouest.
Depuis 2015, les actions violentes des jihadistes ont fait plus de 1.200 morts et plus d’un million de déplacés, fuyant les zones de violences.
Avec AFP et Reuters
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