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« Une négligence criminelle » à l’origine d’un incendie meurtrier dans un hôpital de Bagdad

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Des Irakiens pleurent leurs proches, décédés lors d’un incendie dans un hôpital à Bagdad, lors d’un cortège funèbre à Najaf, le 25 avril 2021. Des Irakiens pleurent leurs proches, décédés lors d’un incendie dans un hôpital à Bagdad, lors d’un cortège funèbre à Najaf, le 25 avril 2021.

C’est une nouvelle illustration dramatique de la faillite de l’Etat irakien et de ses services de santé. « Une négligence » qui, en pareilles circonstances, s’apparente à « un crime », a affirmé le premier ministre, Mustafa Al-Kadhimi. L’incendie qui a ravagé, dimanche 25 avril avant l’aube, l’hôpital Ibn Al-Khatib, dévolu aux patients atteints du Covid-19, à Bagdad, a fait au moins 82 morts et 110 blessés, selon le ministère de l’intérieur. Le feu est parti de l’explosion de bouteilles d’oxygène, « stockées sans respect des conditions de sécurité », avant de gagner les étages, ont indiqué des pompiers et des médecins à l’Agence France-Presse (AFP).

« L’hôpital n’avait pas de système de protection contre les incendies et les faux plafonds ont permis la propagation du feu jusqu’à des produits hautement inflammables », a expliqué la défense civile. « La plupart des victimes sont mortes car elles ont été déplacées et privées de ventilateur. D’autres ont été étouffées par la fumée. » Parmi les morts se trouvent au moins 28 patients qui étaient atteints de forme sévère de la maladie et placés sous respirateur, a indiqué Ali Al-Bayati, le porte-parole de la Haute Commission irakienne pour les droits de l’homme (IHCHR, semi-gouvernementale), qui dénonce lui aussi un « crime ». L’IHCHR a demandé au premier ministre de limoger le ministre de la santé, Hassan Al-Tamimi, et de le traduire en justice.

Des policiers irakiens se tiennent à la porte de l’hôpital Ibn Al-Khatib de Bagdad, le 25 avril 2021, après qu’un incendie a éclaté dans l’établissement médical. Des policiers irakiens se tiennent à la porte de l’hôpital Ibn Al-Khatib de Bagdad, le 25 avril 2021, après qu’un incendie a éclaté dans l’établissement médical.

« Ministère de la mort »

Ce dernier, qui se targuait quelques heures après l’incendie d’avoir « sauvé plus de 200 patients », est la cible d’un déchaînement de colère sur les réseaux sociaux, sous le hashtag #démissionduministredelasanté. Mais le premier ministre, Mustafa Al-Kadhimi, qui a proclamé trois jours de deuil national, l’a seulement suspendu et mis « à la disposition des enquêteurs », tout comme l’ont été le gouverneur de Bagdad, le chef de la santé pour l’est de la capitale, le directeur de l’hôpital et les chefs de la sécurité et de l’entretien technique d’Ibn Al-Khatib. Le chef du gouvernement a également promis une présentation des résultats de l’enquête « sous cinq jours » et des compensations pour les familles des victimes.

La succession de guerres, la mauvaise gestion et le manque d’investissements, le clientélisme et la corruption ont précipité la déliquescence du systèpme de santé irakien

Dans le camp chiite proche de l’Iran, les brigades du Hezbollah ont, elles, de nouveau réclamé, après l’incendie, la démission du gouvernement de Mustafa Al-Kadhimi, contre qui elles mènent un bras de fer depuis sa nomination en mai 2020. Egalement cible des critiques pour le contrôle qu’il exerce sur le ministère de la santé, le chef populiste chiite Moqtada Al-Sadr a pris ses distances avec le ministre Tamimi et a dénoncé des manœuvres de ses opposants pour lui nuire, à quelques mois des élections législatives, prévues en octobre.

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