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Daniela Cavallo devient la première femme syndicaliste en chef chez Volkswagen

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Le siège de Volkswagen à Wolfsburg (Allemagne), le 26 mars 2021. Le siège de Volkswagen à Wolfsburg (Allemagne), le 26 mars 2021.

Décidément, 2021 marquera la fin d’une ère en Allemagne. Après le départ annoncé d’Angela Merkel fin septembre, celui de l’entraîneur de l’équipe nationale de football Joachim Löw à l’été, c’est une autre figure emblématique du pays qui va quitter ses fonctions dans les prochaines semaines : Bernd Osterloh, chef du Betriebsrat de Volkswagen (VW), le conseil des salariés du constructeur. Son départ a été annoncé vendredi 23 avril, à Wolfsburg, siège du groupe. Il sera remplacé par son adjointe, Daniela Cavallo.

Pour VW, c’est une double césure. C’est d’abord la fin du règne du « roi de Wolfsburg ». Arrivé dans ses fonctions actuelles en 2005, Bernd Osterloh a marqué comme aucun autre, pendant seize ans, la vie de la première entreprise allemande. Le syndicaliste de 64 ans était redouté des patrons pour sa capacité à imposer ses vues. Traditionnellement dans le groupe, le conseil des salariés exerce une influence plus forte qu’ailleurs sur la prise de décisions.

S’imposer dans les négociations

C’est aussi la première fois qu’une femme prendra la présidence du conseil des salariés de VW, un des postes les plus en vue du capitalisme allemand. Daniela Cavallo, 46 ans, devient la plus puissante syndicaliste d’Allemagne, chargée de défendre les intérêts de 660 000 salariés de l’entreprise dans le monde, dont près de la moitié outre-Rhin. Elle siégera aussi au conseil de surveillance du constructeur, une instance stratégique pour le groupe en raison de la présence du Land de Basse-Saxe, qui s’allie souvent aux représentants des salariés (50 % des sièges) pour protéger les emplois. Elle devient aussi une des personnalités les plus en vue d’IG Metall, le plus grand syndicat du monde, avec 2,2 millions de membres.

Pour VW comme pour IG Metall, le parcours de Daniela Cavallo est emblématique. Fille d’immigrés, elle a fait toute sa carrière chez VW et s’est engagée très tôt au sein de la représentation des salariés. Avant elle, son père avait quitté l’Italie pour travailler sur les lignes de montage du constructeur automobile. « Mon père disait toujours : “VW est le meilleur employeur de la région. Si tu obtiens une place d’apprentie à l’usine, ton avenir est assuré.” C’est ce que j’ai fait », raconte-t-elle au journal Handelsblatt.

Repérée en 2002 pour sa capacité à s’imposer dans les négociations, elle a grimpé les échelons. Depuis début 2019, elle s’est préparée à prendre la succession de M. Osterloh. Lui-même ne prend pas sa retraite : il quitte Wolfsburg pour Munich, où il devient directeur des ressources humaines de Traton, le pôle « poids lourds »  du groupe. Le syndicaliste passe donc « de l’autre côté », dans un poste de direction rémunéré 2 millions d’euros par an. Une curiosité partout ailleurs, mais une pratique bien ancrée dans la tradition VW.

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