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Covid-19 : la Hongrie affiche la pire mortalité du monde mais continue de miser sur le vaccin chinois

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Des personnes attendent leur première dose du vaccin chinois contre le Covid-19 à Budapest, le 25 février. Des personnes attendent leur première dose du vaccin chinois contre le Covid-19 à Budapest, le 25 février.

Avec plus de 26 000 morts, soit 2 719 par million d’habitants, la Hongrie présente, depuis jeudi 22 avril, la plus mauvaise « performance » du monde en termes de mortalité due au Covid-19. Même si les classements internationaux sont à prendre avec précaution faute de méthode de comptabilité harmonisée, le pays a dépassé, ce jour-là, la République tchèque. Les deux Etats d’Europe centrale arrivent loin devant la France, qui affiche 1 562 morts par million d’habitants depuis le début de l’épidémie.

Ces mauvais chiffres ont entamé une timide décrue ces derniers jours, mais la Hongrie compte par ailleurs toujours environ 200 morts par jour avec plus de 7 000 personnes hospitalisées.

Malgré cela, vendredi 23 avril, le premier ministre nationaliste Viktor Orban a décrété la fin du confinement et la réouverture des terrasses de café dès samedi. Dénonçant « un débat indécent de l’opposition » sur les chiffres de mortalité, il a expliqué qu’ils seraient dus au fait que « la Hongrie ne fait pas la distinction entre les personnes mortes directement du Covid et celles mortes avec le Covid ».

Le premier ministre préfère insister sur les chiffres de la campagne vaccinale. Avec 3,5 millions de Hongrois qui ont reçu leur première dose, le pays de dix millions d’habitants affiche un taux de vaccination de 40 % de sa population adulte, soit le deuxième d’Europe. « Nous sommes dans une très bonne position », a vanté M. Orban à ce sujet en annonçant que les lieux publics seraient rouverts aux personnes vaccinées dès le milieu de la semaine.

« La science ne compte plus »

Cette très bonne position est largement due au vaccin chinois Sinopharm, que la Hongrie a décidé d’importer sans attendre d’autorisation européenne, tout comme le vaccin russe Spoutnik V. Qualifiés de « vaccins orientaux », le pouvoir ne cesse de les vanter face aux « vaccins occidentaux » (Pfizer-BioNtech, Moderna, AstraZeneca, Janssen) autorisés par l’Union européenne (UE), mais systématiquement dénigrés pour leur lenteur.

L’efficacité du Sinopharm a pourtant été remise en cause de la Chine à la Serbie voisine, où les chercheurs en immunologie de l’Institut d’application de l’énergie nucléaire de Belgrade ont établi qu’avec ce vaccin « les anticorps mettent beaucoup plus de temps à apparaître [qu’avec les autres], deux ou trois semaines après la deuxième dose ».

Mais le pouvoir hongrois et les médias à ses ordres ignorent totalement ces doutes. « Tous les vaccins sont efficaces », a encore répété M. Orban, vendredi, en accusant ceux « qui s’interrogent sur leur efficacité » d’être « antivaccins ». « Sinopharm est meilleur que Pfizer et Spoutnik V est le meilleur de tous les vaccins », a même défendu son chef de cabinet, en se basant sur des données partielles et non scientifiques censées montrer qu’il y aurait moins de décès chez les Hongrois vaccinés « orientaux ».

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