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Semi-conducteurs : la faille chinoise

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Une plaquette de nanotubes de carbone semi-conducteurs dans un laboratoire de recherche, à Pékin, en mai 2020. Une plaquette de nanotubes de carbone semi-conducteurs dans un laboratoire de recherche, à Pékin, en mai 2020.

L’immense salle de conférence du Kerry Hotel, accolé au nouveau centre d’exposition international de Shanghaï, est comble pour écouter la conférence « Innovation et investissement », de l’édition 2021 du salon Semicon China. « Il faut remercier Trump !, ose Wang Xinchao, PDG de Jiangsu Xinchao Technology Group et investisseur. Jusqu’ici, il était très difficile de développer l’industrie des semi-conducteurs en Chine : les entreprises préféraient importer des technologies de l’étranger. Mais, grâce à Trump, il y a désormais un consensus entre l’industrie et le gouvernement, et c’est là qu’il faut investir parce que développer notre production de puces est crucial pour notre indépendance. On importe 350 milliards de dollars de puces par an ! Si on pouvait les remplacer par de la technologie chinoise, ce serait un marché énorme ! » Le public est conquis.

Les allées bondées de l’exposition, qui s’étend sur 84 500 mètres carrés et rassemble 1 100 exposants, témoignent de l’effervescence du secteur des semi-conducteurs en Chine. Confrontée à des sanctions américaines qui menacent l’accès de certaines entreprises chinoises à ces technologies-clés, la Chine cherche à tout prix à assurer le développement de sa propre industrie. Remplacer les puces électroniques étrangères par de la technologie chinoise n’est plus un objectif industriel parmi d’autres, il s’agit d’une question de survie pour une partie de l’électronique chinoise à la merci des sanctions de Washington.

« Un gratte-ciel bâti sur du sable »

Huawei, numéro un mondial des équipements de télécommunication, et éphémère numéro deux mondial des ventes de smartphones, en a fait l’amère expérience. Placé sur la liste noire du département du commerce américain en 2019, ce fleuron chinois de l’innovation est privé d’accès aux technologies, logiciels et composants américains et, depuis l’été 2020, à tous les fabricants de puces étrangers. Fin 2020, l’entreprise a vu ses ventes de smartphones et, pour la première fois depuis que l’entreprise publie ses résultats, son chiffre d’affaires dégringoler, révélant tout à coup une fragilité structurelle de la Chine. Ce pays, qui domine sans partage la production de matériel électronique, est « un gratte-ciel bâti sur du sable », reconnaissait, en 2019, Pony Ma, le patron de Tencent, géant des réseaux sociaux en Chine. Depuis, Washington a placé sur liste noire des dizaines d’autres entreprises chinoises, de la surveillance à la production de puces électroniques, en passant par l’intelligence artificielle. L’administration Biden ne semble pas décidée à faire baisser la pression.

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