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Après quinze mois d’auto-isolement pour prévenir des risques de contagion par le Covid-19, la République populaire démocratique de Corée (RPDC) rouvre ses frontières avec la Chine – son principal partenaire commercial – et doit bientôt faire de même avec la Russie. Selon les statistiques douanières chinoises, en mars, les exportations en RPDC se sont chiffrées à 13 millions de dollars (environ 10,7 millions d’euros), une augmentation en valeur de plus de 90 % par rapport à février.
Depuis janvier 2020, lorsque la RPDC commença à se claquemurer, les échanges avec la Chine étaient pratiquement tombés à zéro. Bien que les trafics divers et la contrebande aient pallié jusqu’à un certain point cet effondrement, la fermeture des frontières, conjuguée aux sanctions internationales, avait étouffé une économie poussive, aggravant les pénuries dont souffre la population.
« La pire des situations »
Les importations de ces dernières semaines sont principalement des engrais, afin d’éviter un nouveau recul de la production agricole. Mais réapparaissent aussi, dans des magasins de Pyongyang, des produits non essentiels (chocolat, fruits séchés, etc.), qui avaient disparu des rayons. Les pénuries – notamment de médicaments – avaient été signalées par un message diffusé le 1er avril sur la page Facebook de l’ambassade de Russie à Pyongyang.
L’auteur faisait état du départ de la plupart des diplomates et du personnel des organisations humanitaires internationales, en raison de ces pénuries et de l’impossibilité d’assumer leurs missions. La fermeture des frontières a en particulier paralysé l’acheminement de l’aide humanitaire, bloquée dans des entrepôts à la frontière, destinée aux couches les plus vulnérables de la population (40 %), souffrant de malnutrition chronique.
Devant l’assemblée des secrétaires des cellules du Parti du travail, qui se tenait du 6 au 8 avril, le dirigeant Kim Jong-un avait déclaré que le pays était confronté à « la pire des situations ». Dans un entretien à l’agence TASS, l’ambassadeur de Russie à Pyongyang, Alexandre Matsegora, a pondéré l’impression donnée par cette formule : « Nous ne sommes pas dans une situation de famine », a-t-il affirmé en soulignant la réapparition progressive de produits dans les magasins de la capitale.
Pyongyang proclame ne pas avoir un seul cas de Covid-19 – une affirmation qui laisse sceptiques les spécialistes
Qu’en est-il en province ? En l’absence des représentants des organisations internationales en RPDC, qui avaient, certes, un accès restreint aux provinces, mais pouvaient se rendre dans la plupart d’entre elles, la situation est inconnue. Une réouverture de la frontière avec la Chine se traduira-t-elle par un retour de l’aide internationale ? Pyongyang proclame ne pas avoir un seul cas de Covid-19 – une affirmation qui laisse sceptiques les spécialistes. Mais la détérioration de la situation économique contraint, semble-t-il, le régime à renoncer à son autoconfinement : un centre de désinfection est en cours d’achèvement à la frontière chinoise ; le trafic des bateaux sur le fleuve Yalu, qui sépare les deux pays, est plus intense ; et, selon le site Daily NK, les commerçants chinois de Dandong se préparent à reprendre leurs activités en RPDC.
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