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Combien de malades ont déjà péri, faute de soins, malgré leurs SOS désespérés lancés sur les réseaux sociaux ? Les témoignages bouleversants de familles de victimes ne se comptent plus. L’Inde est en proie, depuis une semaine, à une crise majeure, inédite, « inacceptable », répètent les médecins. Le pays souffre d’une pénurie aiguë d’oxygène, alors que la deuxième vague épidémique grossit chaque jour comme un tsunami balayant tout sur son passage.
Quelque 346 000 cas et 2 624 décès, un nouveau record, ont été enregistrés, vendredi 23 avril. Les hôpitaux sont à court de matériel pour assurer la survie des personnes atteintes du Covid-19 et en détresse respiratoire. Les établissements refusent les malades, qui meurent devant leurs portes après avoir attendu des secours en vain, parfois pendant plusieurs jours, et multiplié les appels à l’aide. C’est une véritable tragédie. Samedi matin, la direction d’un hôpital de New Delhi a annoncé la mort dans la nuit de vingt patients par manque d’oxygène.
Dans la capitale, où le taux de positivité atteint 32 %, la situation est l’une des plus critiques, avec 24 331 nouvelles infections au 23 avril, et 348 décès. Toute la journée, vendredi, les hôpitaux de la mégapole de plus de 20 millions d’habitants ont lancé des messages d’alerte sur l’épuisement de leurs réserves en oxygène. Un des établissements privés du sud de la ville a prévenu qu’il suspendait toute nouvelle admission de patient « jusqu’à ce que l’approvisionnement en oxygène se stabilise ».
Usines sous protection
Le chef du gouvernement, Arvind Kejriwal, n’a cessé d’interpeller ces derniers jours le gouvernement, qui gère les quotas d’oxygène attribués aux différents Etats. Et accuse l’Haryana et l’Uttar Pradesh d’avoir détourné ou bloqué des camions en route pour New Delhi, qui ne dispose pas, contrairement à ses voisins, d’usine de fabrication. C’est une guerre sans merci que se livrent les Etats pour servir en priorité leurs hôpitaux. Les fabricants sont désormais protégés par des hommes armés et la file de camions devant les établissements continue de grossir, tant la demande a explosé.
Mercredi, la Haute Cour de justice, saisie par un hôpital privé de la capitale à qui il ne restait plus que deux heures de réserves d’oxygène, a ordonné au gouvernement de Narendra Modi de déployer des forces paramilitaires pour assurer le passage des camions-citernes qui doivent approvisionner la capitale. Les magistrats ont exhorté le gouvernement à cesser toute utilisation industrielle de l’oxygène et à réserver la production à des fins médicales. Le lendemain, c’est la Cour suprême qui a enjoint au gouvernement d’élaborer un « plan national » d’approvisionnement en oxygène et en médicaments essentiels.
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