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Climat : les États-Unis comptent réduire de moitié leur taux de pollution d’ici à 2030

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Joe Biden a dévoilé, jeudi, lors de son sommet sur le climat, un nouvel objectif américain de réduction des émissions polluantes quasiment doublé. Washington veut ainsi marquer le retour des États-Unis dans la lutte contre le réchauffement de la planète et pousser le reste du monde à « relever ses ambitions ».

Les États-Unis visent un objectif de réduction de 50 %-52 % de réduction des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030 par rapport aux niveaux de 2005, a affirmé, jeudi 22 avril, Joe Biden, au premier jour d’un sommet sur le climat qu’il organise.

Cet objectif double quasiment l’ancien engagement de Washington d’une diminution comprise entre 26 % et 28 % à l’horizon 2025.

Le président américain a également vanté les bénéfices économiques « extraordinaires » liés à la lutte contre le réchauffement et mis en garde contre « le coût de l’inaction ». Il a aussi insisté sur « l’impératif moral et économique » de la lutte pour le climat.

« Nous devons passer à l’action, nous tous », « nous devons accélérer », a-t-il martelé, rappelant qu’ »aucun pays ne p[ouvai]t résoudre cette crise tout seul ».

« Une économie à émission nette et nulle au plus tard en 2050 »



Joe Biden s’est exprimé avant la quarantaine de dirigeants invités par les États-Unis à une réunion de deux jours sur le climat, dont le Chinois Xi Jinping, le Russe Vladimir Poutine, l’Indien Narendra Modi, le Français Emmanuel Macron ou encore le pape François.

Le président américain attendu au tournant

Joe Biden a rejoint dès le premier jour de sa présidence, en janvier, l’accord de Paris sur le climat dont Donald Trump avait claqué la porte il y a quatre ans. Depuis, à l’opposé du discours climatosceptique de son prédécesseur républicain, il décline les avertissements sur « l’urgence » pour éviter une « catastrophe ». Et il a dévoilé un méga plan pour les infrastructures américaines avec un important volet de transition écologique.

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Le président américain était attendu au tournant au moment où il organise ce sommet à l’occasion de la Journée de la Terre. Avant de faire pression sur les autres pollueurs mondiaux, afin qu’ils accélèrent la lutte contre le réchauffement climatique, il devait rassurer quant à l’inconstance de son pays en la matière.

La diplomatie chinoise avait raillé la semaine dernière « un mauvais élève qui revient sur les bancs de l’école après avoir séché les cours ». En l’absence des États-Unis pendant l’ère Trump, Xi Jinping s’était ainsi attiré des applaudissements fin 2020 en annonçant que son pays commencerait à réduire ses émissions de CO2 avant 2030.

Le nouvel engagement de Joe Biden, qui se veut ambitieux, doit permettre de maintenir le réchauffement mondial sous les +2°C, si possible +1,5°C, par rapport à l’ère pré-industrielle, comme le prévoit l’Accord de Paris conclu en 2015. Un objectif planétaire hors de portée en l’état actuel des engagements nationaux.

L’annonce américaine « change la donne »

Un à un, les dirigeants invités à participer à ce sommet virtuel, près de 100 jours, après l’arrivée de Joe Biden au pouvoir, ont égrené leurs propres engagements et salué la nouvelle posture américaine après quatre années d’inaction et de déni sous Donald Trump.

Le président chinois, Xi Jinping, s’est dit « déterminé à travailler avec la communauté internationale, et en particulier les États-Unis » sur ce front, en dépit de très vives tensions entre les deux grandes puissances rivales sur nombre d’autres dossiers. Il a réaffirmé l’objectif d’une neutralité carbone de la Chine d’ici à 2060.

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Pour le Premier ministre britannique Boris Johnson, l’annonce américaine « change la donne » et pourrait donner le coup de fouet nécessaire aux négociations internationales. Se posant en leader sur ces questions, il a défendu son projet renforcé, annoncé mardi, de réduire les émissions du Royaume-Uni de 78 % d’ici à 2035 par rapport à 1990.

Saluant aussi l’engagement américain, le président français, Emmanuel Macron, a aussi lancé un appel à « accélérer sur la mise en œuvre des engagements de l’horizon 2030 » sur le climat.

Coopération entre la Chine et les États-Unis

Les grandes puissances invitées, qui représentent ensemble 80 % des émissions mondiales, se sont mises en ordre de marche.

La Chine, premier émetteur de gaz à effet de serre, s’est engagée à « coopérer » contre le réchauffement avec le deuxième, les États-Unis – les superpuissances adversaires, à couteaux tirés, mettant de côté leurs autres divergences à cette occasion.

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Également en froid avec les Américains, Vladimir Poutine a promis que la Russie, producteur majeur d’hydrocarbures, ferait passer le volume cumulé de ses émissions nettes de gaz à effet de serre en dessous de celui de l’Union européenne lors des trente prochaines années.

Quant à l’UE, elle est parvenue in extremis à un accord sur une réduction nette d’ »au moins 55 % » de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 par rapport au niveau de 1990.

Bolsonaro s’engage à mettre fin à la déforestation illégale en Amazonie

Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, s’est lui engagé à les baisser de 40 % à 45 % d’ici à 2030 par rapport à 2005, au lieu de 30 % précédemment, tandis que son homologue nippon, Yoshihide Suga, a annoncé que le Japon allait réduire ses émissions de CO2 à 46 % à l’horizon 2030 par rapport à 2013, contre une cible précédente de 26 %.

Même le président brésilien Jair Bolsonaro, proche de Donald Trump mais moins de Joe Biden, a écrit à ce dernier pour s’engager à mettre fin à la déforestation illégale en Amazonie d’ici à 2030, malgré le scepticisme des observateurs.

Avec les nouvelles annonces faites ou attendues jeudi, des pays « qui comptent pour plus de la moitié de l’économie mondiale » auront désormais pris des engagements de réduction des émissions, en ligne, en ce qui les concerne, avec l’objectif planétaire de réduction du réchauffement, s’est félicité un organisateur du sommet.

« C’est un début encourageant », « nous commençons à faire de vrais progrès », s’est réjoui Joe Biden après les premières annonces.

Avec AFP

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