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L’avantage d’un sommet virtuel, c’est qu’il faut toujours repasser par la case présidence pour ordonner les débats. Ainsi, c’est l’Amérique de Joe Biden qui était sans cesse au centre du jeu dans le sommet des leaders mondiaux sur le climat, qui a débuté jeudi 22 avril.
L’opération séduction avait commencé le jour de l’investiture de Joe Biden, lorsqu’il annonça le retour des Etats-Unis dans l’accord de Paris qu’avait quitté Donald Trump. Elle a culminé à l’ouverture du sommet avec l’annonce par M. Biden de nouveaux objectifs de réduction des gaz à effet de serre. « Les Etats-Unis prennent le chemin d’une réduction de moitié des émissions des gaz à effet de serre d’ici la fin de cette décennie », a déclaré le président démocrate.
Précisément, les Etats-Unis vont s’engager à la conférence de Glasgow sur le climat à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 50 à 52 % d’ici à 2030 par rapport au pic atteint en 2005. Il est plus élevé que celui pris par Barack Obama, qui visait à une réduction comprise entre 26 et 28 % de 2005 à 2025. En 2019, les Etats-Unis avaient réduit leurs émissions de 13 %, en raison notamment de la fermeture massive des centrales à charbon remplacées par le gaz de schiste et les énergies renouvelables.
Ce chiffre aurait atteint 21 % en 2020, selon l’agenda de protection de l’environnement, en raison de la pandémie de Covid-19, mais n’est donc pas significatif et devrait rebondir fortement en 2021 avec la réouverture de l’économie. L’objectif de M. Biden est moindre que les 55 % depuis 1990 adoptés par l’Union européenne (la promesse américaine équivaudrait à un recul de 43 % depuis 1990) et les Américains émettent toujours 2,4 fois plus de CO2 par habitant que l’Union européenne.
Renouer avec le multilatéralisme
Cette annonce américaine a néanmoins eu un effet d’entraînement, qui a permis aux Etats-Unis de se retrouver au centre du jeu mondial et de renouer avec le multilatéralisme, après quatre années de retrait sous Donald Trump. Après le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, c’est le président chinois Xi Jinping qui a parlé en premier. C’est avec lui que John Kerry, négociateur sous Barack Obama, avait signé un accord décisif ouvrant en 2015 la voie de l’accord de Paris. II a été décidé d’isoler le climat des autres conflits et M. Xi a promis une réduction du recours au charbon.
Le président russe Vladimir Poutine était aussi présent, en dépit du rappel des ambassadeurs des deux pays. L’ordre des orateurs reflétait la géographie mondiale de la diplomatie américaine (Chine, Inde, Royaume-Uni, Japon, Canada, Bangladesh). Comme si les Européens étaient acquis d’avance, qui s’époumonaient à saluer le retour des Etats-Unis, alors qu’ils se faisaient chiper leur leadership : la chancelière allemande Angela Merkel a parlé en septième, le président français Emmanuel Macron en neuvième, relégué par M. Poutine en raison d’un problème technique.
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