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La Syrie a perdu son droit de vote au sein de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC). La résolution, proposée par la France et adoptée mercredi 21 avril par 87 Etats membres, sanctionne le régime de Damas pour avoir violé son engagement à « ne pas produire, stocker et utiliser des armes chimiques ». Si symbolique qu’elle soit, la décision marque une défaite diplomatique de la Syrie et de ses alliés russes et iraniens.
« Dix ans après le début du conflit en Syrie, nous ne pouvons nous laisser gagner par l’indifférence », a défendu l’ambassadeur aux Pays-Bas et représentant de la France à l’OIAC, Luis Vassy. A l’heure ou d’aucuns parlent de reconstruction et que Damas annonce la tenue d’un scrutin présidentiel le 26 mai, « nous le devons à la population syrienne, qui continue d’aspirer à une solution politique que nous soutenons et qui doit être conforme à la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies [adoptée en décembre 2015, elle prévoit également des élections sous la supervision de l’ONU] », a déclaré le diplomate.
En juillet 2020, Damas avait été sommé de dire, sous quatre-vingt-dix jours, quelles armes avaient été utilisées dans les attaques au chlore et au gaz sarin perpétrées sur la ville de Latamné, fin mars 2017. L’équipe d’enquête et d’identification de l’OIAC – créée en 2018 au grand dam de Damas et Moscou, car mandatée pour identifier les auteurs de ces attaques – a conclu à la responsabilité de l’armée de l’air syrienne. L’ultimatum de quatre-vingt-dix jours imposait aussi à la Syrie de déclarer l’intégralité des armes en sa possession.
Il y a peu, la même équipe attribuait une autre attaque au régime, perpétrée le 4 février 2018 à Saraqeb. Selon les enquêteurs, ce bombardement au chlore a été mené par un hélicoptère des forces Tigre. Ils notent que le commandant militaire syrien semble avoir « délégué les décisions sur l’utilisation du chlore à des commandants au niveau opérationnel ».
« Texte émaillé de menaces »
Damas avait rejoint l’OIAC pour échapper à une intervention occidentale, à la suite d’une attaque perpétrée dans la Ghouta, près de Damas, le 21 août 2013, qui avait fait plus de 1 200 morts. A ce titre, il était tenu de déclarer et détruire l’intégralité de son arsenal. Or, au moins 200 attaques, dont une large majorité serait attribuable au régime, ont été recensées depuis son adhésion à l’OIAC.
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