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Des milliers de personnes manifestaient, mercredi 21 avril, à travers la Russie en soutien à l’opposant Alexeï Navalny, en grève de la faim depuis trois semaines. Les partisans du principal détracteur du Kremlin, qui est emprisonné en février dans une colonie pénitentiaire à l’est de Moscou, craignent pour sa santé et exigent qu’il reçoive un traitement médical approprié.
« Pour obtenir des élections honnêtes et la libération de prisonniers politiques, il faut des centaines de milliers, des millions de gens dans la rue et pas une fois, mais autant de fois que nécessaire », a plaidé sur YouTube Leonid Volkov, l’un des proches de M. Navalny en exil. Son épouse, Ioulia, a, quant à elle, publié sur les réseaux sociaux une photo du couple avec ses deux enfants proclamant « Reviens vite ! ».
La police russe a interpellé quelque 300 personnes lors de ces manifestations dans au moins 40 villes, pour l’heure principalement en Sibérie et en Extrême-Orient, selon l’ONG russe OVD-Info, spécialisée dans le suivi des rassemblements d’opposants. Des perquisitions ont, en outre, visé des locaux liés à l’organisation de l’opposant.
Des manifestations ont aussi eu lieu à Moscou et à Saint-Pétersbourg. Dans la capitale, des fourgons cellulaires et des policiers ont été déployés le long de nombreuses artères du centre-ville. La place Rouge et une place adjacente, où les protestataires se sont donné rendez-vous, ont été fermées.
Dans l’est du pays, à Vladivostok, entre 200 et 300 personnes sont venues soutenir M. Navalny ; certains brandissaient des banderoles où l’on pouvait lire « Liberté pour les prisonniers politiques » ou « Non à la guerre, les répressions et la torture ! ».
Le ministère de l’intérieur avait prévenu qu’il prendrait « toutes les mesures » nécessaires en réponse aux manifestations non autorisées. En outre, dès la semaine prochaine, la justice doit examiner une demande du parquet visant à classer comme « extrémistes » les organisations liées à l’opposant, ce qui exposerait tous ces militants à de lourdes peines de prison.
Alexeï Navalny « en grave danger » de mort
Un groupe d’experts du Conseil des droits de l’homme des Nations unies a, de son côté, demandé l’évacuation médicale de l’opposant à l’étranger « pour un traitement médical urgent », disant craindre pour sa vie.
Selon ses proches, l’avocat, qui a cessé de s’alimenter depuis la fin de mars pour protester contre ses conditions de détention, serait mourant. L’Occident réclame sa libération et la vérité sur son empoisonnement en août 2020, dans lequel les services spéciaux seraient impliqués.
« Nous demandons instamment aux autorités russes de veiller à ce que M. Navalny ait accès à ses propres médecins et de lui permettre d’être évacué à l’étranger pour un traitement médical urgent, comme elles l’ont fait en août 2020. Nous réaffirmons que le gouvernement russe est responsable de la vie et de la santé de M. Navalny pendant sa détention », écrivent dans un communiqué ces experts indépendants nommés par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, mais qui ne s’expriment pas en son nom.
« Nous sommes profondément troublés par le fait que M. Navalny soit maintenu dans des conditions qui pourraient s’apparenter à la torture ou à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants », soulignent-ils par ailleurs, estimant que l’opposant fait l’objet depuis plusieurs années d’« un schéma délibéré de représailles » en raison de ses critiques à l’égard du Kremlin. Selon eux, « il n’existe aucune base juridique valable pour l’arrestation, le procès et l’emprisonnement de M. Navalny ».
Le président russe, Vladimir Poutine, s’est exprimé mercredi matin, lors de son discours annuel à la nation, adressant une mise en garde à ses adversaires étrangers avec lesquels il croise le fer sur de multiples dossiers, notamment l’emprisonnement de M. Navalny, mais sans nommer l’opposant.
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