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Semi-conducteurs: l’Asie fabrique, l’Amérique conçoit

L’Europe a fait la découverte de sa dépendance au début de l’année. Une partie de sa production automobile a été arrêtée en raison d’une pénurie mondiale de semi-conducteurs. Le taïwanais TSMC, leader mondial, fournit 70% des composants électroniques destinés à l’automobile. « C’est une dépendance vis-à-vis de l’Asie excessive et inacceptable », s’était ému le ministre Bruno Le Maire en constatant combien la pénurie menaçait d’autres secteurs, et l’économie en général.

Bercy a même envisagé de rapatrier une partie de la production de puces, sans préciser les modalités d’une telle opération. Un avion made in Europe, une voiture allemande ou française, une fusée Ariane, un navire sortant des chantiers navals, tous contiennent des semi-conducteurs très rarement fabriqués en Europe. Et le plus souvent dans les usines de TSMC ou de Samsung.

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Conscients du risque de dépendance, les Etats-Unis veulent mettre 37 milliards de dollars sur la table pour soutenir Global Foundries, Micron Technology et Intel, qui vient d’ouvrir une nouvelle usine en Arizona. La Chine a débloqué 88 milliards de dollars pour atteindre 70 % d’autosuffisance d’ici à 2025.

90 % des puces utilisées en Europe viennent d’ailleurs

Plus grave encore, la conception des puces ne se fait plus

guère en Europe. ARM, basé à Londres, qui conçoit des puces qui sont ensuite fabriquées en Asie, est en train d’être racheté par l’américain Nvidia. Et les Américains contrôlent 90% du marché mondial du design de composants avec des entreprises sans usine comme Qualcomm.

La bataille des puces est-elle perdue? Pas encore. L’Union européenne a présenté en décembre 2020 un plan de financement d’une « Alliance microélectronique » de 20 à 30 milliards d’euros pour produire des puces de quatrième génération avec une gravure de 2 à 3 nanomètres (contre 7 actuellement).

NOS CHAMPIONS
Le franco-italien STMicroelectronics est avec l’allemand Infineon (ex-Siemens) et le néerlandais NXP (ex-Philips) une cheville ouvrière de la contre-attaque européenne. Plus modestement, X-Fab va investir 21 millions d’euros à Corbeil-Essonnes pour produire des composants automobiles. La France possède en outre des champions mondiaux comme Soitec pour la production de matériaux semi-conducteurs tandis que le CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives) est l’un des principaux organismes mondiaux de recherche en nanotechnologies.

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