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Depuis le 31 mars, cinq femmes sont mortes en Suède sous les coups de meurtriers présumés qu’elles connaissaient. Dans ce pays scandinave, qui se veut à la pointe en matière d’égalité des sexes, cette vague de féminicides suscite un mélange de stupeur et de colère, alors que les associations avaient mis en garde contre les risques accrus, pendant la pandémie de Covid-19, pour les femmes victimes de violences.
Elin avait 18 ans. Elle a été retrouvée morte le 31 mars, dans la petite bourgade de Höör, dans le sud de la Suède. L’homme de 26 ans qui a reconnu les faits a assuré qu’il n’avait pas eu l’intention de la tuer. Le 3 avril, alertés par des voisins, des policiers ont découvert une autre femme mortellement blessée, dans un appartement de Flemingsberg, au sud de Stockholm, où se trouvait encore l’homme soupçonné de l’avoir tué.
Le 15 avril, c’est une jeune maman de 20 ans qui a succombé à ses blessures, dans un appartement de Nacka. La police a interpellé un homme de 23 ans, quelques heures plus tard. Le même jour, à la gare de Linköping, une femme de 44 ans, mère de neuf enfants et dont les médias ont depuis révélé qu’elle vivait cachée depuis six ans, a été poignardée par un homme d’une quarantaine d’années. La dernière victime avait 40 ans : elle a été tuée, le 17 avril, à Alvesta, dans le sud du pays.
Indicateurs dans le mauvais sens
En 2020, treize femmes en Suède sont mortes sous les coups d’un homme qu’elles connaissaient. « On ne voit pas d’augmentation, mais pas de baisse non plus, malgré les réformes, les mesures de sensibilisation et le débat qui a lieu régulièrement, ce qui est très inquiétant », constate Olga Persson, la présidente de l’organisation Unizon, qui rassemble 130 associations d’aide aux femmes victimes de violence.
Plusieurs indicateurs pointent dans le mauvais sens. En 2020, près de 9 000 femmes ont porté plainte pour des violences commises par un proche. Le centre national qui gère le numéro d’écoute destiné aux femmes victimes de violence a reçu 128 appels quotidiens l’an dernier, un record.
A la tête de l’organisation Roks, fédérant des refuges dans tout le pays, Jenny Westerstrand constate également une pression accrue sur les lieux d’accueil. « Il semble aussi que les femmes attentent plus longtemps avant de demander et d’obtenir de l’aide, ce qui pourrait avoir un lien avec les meurtres de ces dernières semaines », observe-t-elle.
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