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Les débuts du vaccin de Johnson & Johnson contre le Covid-19 en Europe sont pour le moins laborieux. Autorisé par l’Agence européenne des médicaments (AEM) le 11 mars, il aurait dû commencer à arriver chez les médecins et dans les pharmacies le 19 avril. Mais l’apparition de huit cas sévères de troubles thromboemboliques (dont un mortel) aux Etats-Unis, où plus de 7 millions de personnes ont déjà été immunisées avec le vaccin de Johnson & Johnson, en a retardé le déploiement.
Les experts de l’AEM ont évoqué, mardi 20 avril, un « lien possible » entre l’administration du Janssen et ces effets secondaires graves, apparus chez des personnes de moins de 60 ans, le plus souvent des femmes, dans les trois semaines suivant l’injection. Pour expliquer ces effets secondaires dangereux, ils n’ont, à ce stade, pas identifié de facteur de risque, comme le genre ou l’âge, et avancent comme « explication plausible » une « réponse immunitaire » de l’organisme au vaccin.
Toutefois, les « bénéfices de ce vaccin dépassent ses risques », martèle Emer Cooke, la directrice générale de l’AEM, qui rappelle que « le week-end dernier 3 millions de nouveaux cas de Covid-19 ont été répertoriés dans le monde ». Dans ce contexte, le régulateur européen ne recommande pas que l’usage du Janssen soit restreint. Les autorités sanitaires nationales devront désormais faire leurs recommandations.
Celle de la Haute autorité de santé française est attendue en fin de semaine. Mais, au vu du précédent AstraZeneca – un vaccin à adénovirus, comme celui de Johnson & Johnson, qui a causé des événements thromboemboliques « très similaires », selon l’AEM – , il est probable que la plupart des pays européens en restreindront l’usage aux plus âgés. Le 7 avril, l’AEM avait en effet, peu ou prou, tiré les mêmes conclusions concernant le vaccin développé par l’université d’Oxford, également à l’origine de quelques rares cas de caillots sanguins graves. Le vaccin d’AstraZeneca est désormais réservé aux plus de 55 ans en France, aux plus de 60 ans en Allemagne. Au Danemark, il est interdit…
Plus si indispensable
Cet enchaînement de mauvaises nouvelles pour les vaccins à adénovirus, qui, dans certains pays, à commencer par la France et l’Allemagne, inspirent désormais une confiance toute relative, n’est pas une bonne nouvelle, alors que les variants se multiplient et que la pandémie continue à se propager. Mais le vaccin Johnson & Johnson – sur lequel les Européens comptaient il y a encore peu pour accélérer leur campagne de vaccination puisqu’il ne nécessite qu’une injection, quand tous les autres en requièrent deux –, ne leur paraît plus si indispensable aujourd’hui.
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