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Dernier exemple du bras de fer entre les autorités russes et les géants du numérique : Moscou a annoncé, lundi 19 avril, l’ouverture d’une enquête contre Google et sa plate-forme de vidéos YouTube pour « abus de position dominante ».
« Les règles de création, de suspension et de blocage de comptes YouTube et des requêtes des utilisateurs sont opaques, non objectives et imprévisibles », a justifié le Service fédéral antimonopole (FAS) russe, dans un communiqué. « Cela conduit à des blocages soudains et à la suppression de comptes d’utilisateurs sans avertissement ni fondement à de telles actions. »
Selon le FAS, ces mesures présumées peuvent « nuire aux intérêts des utilisateurs et limiter la concurrence sur les marchés adjacents ».
« En concurrence de facto avec les Etats »
Le FAS explique que son enquête fait suite au signalement d’une organisation méconnue, le Centre régional des technologies Internet (Rotsit), qui se présente comme un groupe défendant « les intérêts des internautes » russes. « Le fait que la publication et la diffusion de contenus vidéo en Russie puissent être régulées par la législation d’autres pays n’est pas correct », avait ainsi dénoncé le Rotsit dans un communiqué en décembre.
Les autorités russes ont multiplié les critiques et les sanctions, ces dernières semaines, à l’égard des plates-formes américaines Twitter, Facebook et YouTube, mais aussi envers la chinoise TikTok, dénonçant leur toute-puissance et critiquant leur modération des contenus, notamment politiques.
Dans un pays où, contrairement aux médias traditionnels, Internet reste relativement libre, de nombreux Russes s’informent de plus en plus sur des sites comme YouTube. Les enquêtes de l’opposant Alexeï Navalny, actuellement emprisonné, affichent des dizaines de millions de vues sur la plate-forme. En parallèle, les autorités se sont agacées récemment de la suspension de films favorables au Kremlin diffusés sur YouTube.
A la fin de janvier, le président russe, Vladimir Poutine, avait jugé que les géants de l’Internet étaient « déjà en concurrence de facto avec les Etats », évoquant leurs « tentatives de contrôler brutalement la société ».
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