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Publié le : 19/04/2021 – 11:13
À un an de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron défend, lundi, lors d’une visite dans un commissariat de Montpellier, sa politique sécuritaire, jugée trop laxiste par la droite. Accompagné du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, le président cherchera à rassurer les policiers lors d’une rencontre en fin de matinée.
En visitant un commissariat puis un quartier populaire de Montpellier, Emmanuel Macron défend, lundi 19 avril, sur le terrain sa politique de « sécurité du quotidien », jugée beaucoup trop timide par la droite à un an de la présidentielle.
Cette nouvelle offensive sur le régalien a été lancée par un long entretien au Figaro dans lequel le chef de l’État affiche sa fermeté, au moment où la France doit faire face, selon lui, « à une forte augmentation des violences sur les personnes ».
Accompagné du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, Emmanuel Macron cherchera à rassurer les policiers avec lesquels il échangera à l’Hôtel de police en fin de matinée.
Accaparé par la gestion de la crise du Covid-19, il s’exprimera pour la première fois sur le sujet depuis le lancement en février du « Beauvau de la sécurité » qu’il avait annoncé à l’automne en pleine polémique sur les violences policières. Cette vaste consultation doit poser les fondements d’une « ambitieuse loi de programmation de la sécurité intérieure à l’horizon 2022 », selon le Premier ministre, Jean Castex.
Emmanuel Macron devrait également promouvoir la loi sur « la sécurité globale », adoptée par le Parlement mi-avril malgré une vive contestation des défenseurs des libertés publiques.
« Plus de bleu sur le terrain en 2022 qu’en 2017 »
Dans l’entretien au Figaro, le président défend sa stratégie depuis quatre ans, notamment sa décision d’augmenter de 10 000 membres les effectifs des forces de l’ordre d’ici la fin du quinquennat.
« Chaque Français verra plus de bleu sur le terrain en 2022 qu’en 2017. Ça rassure les gens, ça dissuade les délinquants. Je me bats pour le droit à la vie paisible », assure-t-il.
Ainsi, il devrait annoncer 50 policiers supplémentaires à Montpellier d’ici fin 2022. La création d’une « école de guerre avec de la formation continue » pour les policiers ainsi que la modernisation de leur uniforme et le remplacement de la casquette par un calot seront également au programme.
Dans Le Figaro, il donne la priorité à la lutte contre les trafics de stupéfiants, qui « explosent » et « forment la matrice économique de la violence dans notre pays ». « Les éradiquer par tous les moyens est devenu la mère des batailles, puisque la drogue innerve certains réseaux séparatistes mais aussi la délinquance du quotidien », selon lui.
« Le narcobanditisme fait de plus en plus d’émules dans les cités sensibles » des grandes villes du sud, comme Montpellier, Avignon ou Perpignan, avait souligné le directeur de la zone Sud de la police judiciaire, Éric Arella, en début d’année. Le nombre de règlements de compte a ainsi plus que doublé en 2020, à 14 contre 6, sur la zone de la PJ de Montpellier.
« Échec total »
Après le commissariat, Emmanuel Macron se rendra dans le quartier de la Mosson, au nord-est de la ville, pour échanger sur la prévention de la délinquance avec les acteurs de terrain au Centre social de la Caisse d’Allocations Familiales (CAF).
Dans ce Quartier de reconquête républicaine (QRR), 58,4 % des 21 650 habitants vivent sous le seuil de pauvreté et le taux de chômage atteint 47 %.
Le 1er novembre, le quartier avait fait parler de lui : une fusillade y avait éclaté en plein jour et une balle perdue était venue se loger dans le mur de la chambre d’une petite fille.
Selon une récente étude de l’institut Elabe, les électeurs citent à égalité l’emploi (31 %), le pouvoir d’achat (31 %) et la sécurité (30 %) comme les thèmes qui compteront le plus dans leur choix à l’élection présidentielle de 2022.
Parmi les candidats déjà lancés, Xavier Bertrand (ex-LR) a dénoncé, dimanche, l’ »échec total » d’Emmanuel Macron sur la sécurité.
« Quand vous êtes président de la République, vous n’annoncez pas, vous faites. Il est président depuis 2017 : les effectifs de police et de gendarmerie, ils sont où ? », a interrogé lundi la maire LR du VIIe arrondissement de Paris et ex-ministre de la Justice Rachida Dati.
À l’extrême droite, la présidente du RN, Marine Le Pen, a brocardé « le Président du chaos, de la violence partout », qui « nous vend aujourd’hui ‘la vie paisible’ ».
Le Président du chaos, de la violence partout, tout le temps, de la division, de l’injustice sociale, fiscale, territoriale, nous vend aujourd’hui « la vie paisible » Rien ne nous sera épargné. MLP pic.twitter.com/C42v3HCc2d
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) April 18, 2021
Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a opposé, lundi matin sur Europe 1, aux critiques les mesures prises depuis le début du quinquennat, en particulier « près de 2 milliards d’euros de budget en plus pour la sécurité, le renouvellement du parc automobile, et le paiement des heures supplémentaires » des forces de l’ordre.
Avec AFP
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