Après la pénurie de masques, les tensions sur l’approvisionnement en paracétamol ou les retards de livraison du sérum d’AstraZeneca, la France va-t-elle se retrouver à manquer de seringues, outils indispensables pour injecter le vaccin anti-Covid? Cette crainte, soulevée par plusieurs scientifiques, n’est pour l’instant pas d’actualité, fait valoir le ministère de la Santé. « Nous avons aujourd’hui un stock d’environ 4,5 millions de seringues, détaille un conseiller d’Olivier Véran. Nous nous adaptons aux différentes livraisons de vaccins en passant régulièrement des commandes qui sont ensuite adressées aux hôpitaux. »
C’est en effet l’Etat qui est chargé de fournir aux établissements de santé les stocks nécessaires de seringues utilisées pour le vaccin contre le coronavirus – chaque injection en requiert deux. Lesdits établissements ont ensuite pour mission de les répartir, sous forme de kits de vaccination (contenant aiguilles, seringues et flacons de vaccin) aux Ehpad et aux centres de vaccination. « Une logistique qui pour le moment a plutôt bien fonctionné malgré quelques retards », observe le patron d’un centre hospitalier public.
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Mais la montée en puissance des campagnes vaccinales partout dans le monde fait planer le spectre d’une pénurie. « Lorsque nous parviendrons à une vaccination à grande échelle
90 % des seringues pour les vaccins en France sont fabriquées par Becton Dickinson
Principal fabricant mondial, la multinationale américaine Becton Dickinson (14 milliards d’euros de chiffre d’affaires), fournit via son usine de Pont-de-Claix (Isère) 90% des seringues utilisées pour les vaccins en France. Le reste provient de la PME allemande Almo. Mais alors que la production mondiale s’élève aujourd’hui à 9 milliards d’unités par an et pourrait atteindre 12 milliards fin 2021, les fabricants se veulent rassurants.
« Nous nous sommes organisés en conséquence, toutes les commandes des Etats seront honorées et nous ne prévoyons pas de rupture de stock », rassure un porte-parole de Becton Dickinson. « Il n’y aura pas de pénurie de seringues, même si le défi est très difficile à relever », abonde le patron d’Almo, cité par l’AFP.
NOS CHAMPIONS
Il n’existe pas d’entreprises françaises produisant ce type de matériel sanitaire. « S’agissant des seringues, il y a effectivement une réflexion à mener pour favoriser l’émergence de producteurs français », admet-on à Bercy. Ou l’on cite d’autres efforts menés dans le secteur sanitaire : « Nous avons déjà entrepris de relocaliser plusieurs molécules stratégiques dont le paracétamol. »
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