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Le Canada dénonce le traitement réservé par la Chine aux Ouïgours, et notamment aux femmes de cette minorité musulmane victimes de stérilisation forcée, « mais nous, qu’avons-nous subi ici ? La même chose ! ». Depuis 2017, l’avocate Alisa Lombard a pris la tête du combat judiciaire engagé par une centaine de femmes des Premières Nations qui ont subi des stérilisations sans consentement jusqu’en 2018. Agées aujourd’hui de 20 à 80 ans, elles réclament réparation au gouvernement fédéral et aux provinces canadiennes de la Saskatchewan et du Manitoba.
« Mes clientes étaient sous le choc lorsqu’elles ont appris, le 22 février, que le Parlement canadien adoptait à l’unanimité une motion condamnant la République populaire de Chine », raconte-t-elle. En tant qu’avocate, mais aussi comme fille de femme autochtone et mère de fillettes autochtones, Alisa Lombard a pris la plume pour dénoncer, dans une lettre ouverte publiée dans Le Devoir le 12 mars, l’hypocrisie de son pays.
Sans un mot d’explication
Les députés parlent de « clarté morale » à l’encontre des agissements de la Chine ? « Cette clarté morale fait cruellement défaut pour reconnaître que les communautés autochtones se sont vu imposer des mesures très similaires destinées à empêcher les naissances pendant des décennies. (…) Il est grand temps que le Canada reconnaisse officiellement la même violence genrée qu’il a infligée aux femmes et aux filles autochtones ici. Nous devons l’appeler par son nom : un génocide », écrit-elle.
En 2001, une autochtone vient d’accoucher de son sixième enfant. Elle est encore sous l’effet de la péridurale, quand elle voit s’affairer autour d’elle médecins et infirmières. Sans un mot d’explication, sans consentement explicite, elle vient de subir une ligature des trompes.
Dans un témoignage livré sous couvert d’anonymat à Radio-Canada, une femme issue de la communauté cris, qui représente 300 000 personnes surtout installées en Alberta,
au Québec et dans la Saskatchewan, fait part de ce qu’elle a vécu en 2001. Elle vient d’accoucher de son sixième enfant à l’hôpital de Saskatoon (Saskatchewan) et est encore sous l’effet de la péridurale, quand elle voit s’affairer autour d’elle médecins et infirmières.
« Ils ne voulaient pas me dire ce qu’ils faisaient. Moi, je posais des questions pour essayer de gagner du temps. Je leur ai dit, non, non, je ne veux pas faire ça, même si je ne savais pas trop ce qu’ils faisaient à ce moment-là. J’ai commencé à regarder autour de moi et je crois que j’ai compris. J’ai pleuré tout le long. »
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