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Bombay a retrouvé ses allures de ville morte samedi 10 et dimanche 11 avril. Une vision surréaliste pour la capitale commerciale de l’Inde, 21 millions d’habitants, qui paraissait avoir tourné la page du Covid-19 en février, avec une circulation automobile redevenue quasi normale et des bidonvilles aussi grouillants que d’ordinaire. Face aux ravages de la deuxième vague épidémique, au moment où ils se résignaient à leur premier week-end de reconfinement total, les habitants de la mégapole ont appris que leur enfermement allait en réalité durer jusqu’à fin avril.
Après avoir longtemps tergiversé, la coalition réunissant le Shiv Sena (extrême droite) et deux partis de gauche à la tête de la région, l’Etat du Maharashtra (123 millions d’habitants), a fini par se résoudre à la solution la plus radicale. Le système de santé est complètement débordé. Les hôpitaux refusent des patients, en l’absence de respirateurs artificiels et de lits disponibles en réanimation. Plus de 63 000 contaminations sont actuellement dépistées quotidiennement au Maharashtra, soit environ 40 % des nouveaux cas de Covid-19 repérés chaque jour en Inde, dont 10 000 rien qu’à Bombay.
Le confinement était d’autant plus inévitable que la ville souffre d’une pénurie de vaccins. Les deux tiers de ses cent vingt centres de vaccination ont été obligés de garder portes closes tout le week-end. Lundi matin, ils ont commencé à rouvrir lentement, l’agglomération ayant été réapprovisionnée momentanément en Covishield, le vaccin d’AstraZeneca produit dans les laboratoires du Serum Institute of India de Pune, à trois heures de route de là.
Gestion de la situation sanitaire erratique
La recrudescence de cas positifs est en train de se généraliser à l’ensemble du sous-continent. New Delhi a dépassé le record de la première vague, avec plus de 10 700 tests positifs samedi. La courbe nationale des contaminations n’est plus exponentielle, elle est quasiment verticale. Entre le 1er et le 11 avril, le nombre de nouveaux cas quotidiens est passé de 72 000 à près de 170 000. Lundi, le bilan cumulé de l’épidémie s’établissait à 13,5 millions de cas détectés (l’Inde passe ainsi devant le Brésil) et à 170 179 morts.
L’effet boomerang est violent pour Narendra Modi. Le premier ministre nationaliste s’était aventuré à dire au creux de l’hiver qu’il avait sauvé l’Inde du désastre, que le pays était un exemple pour le monde. Le sous-continent enregistrait alors à peine plus de 9 000 cas quotidiens. Son message a été délétère, les Indiens ont baissé la garde, tombé le masque et oublié l’impératif de distanciation sociale. Le voilà maintenant conduisant, en vidéo, réunion de crise sur réunion de crise, avec les exécutifs de tous les Etats et territoires de l’union indienne.
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